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Slobodan le gentil dictateur
9 janvier 2007

Autruches volantes

Ah ! 2007. Il va s'en passer des choses, cette année. Si vous avez lu quelques-uns de mes articles, vous avez dû remarquer qu'il va y avoir une élection présidentielle. Siii !! Je vous assure. Je vous le rappelle, parce qu'il faudrait voir à ne pas l'oublier. Et surtout parce que le fait de le garder à l'esprit permet de faire des rêves fantastiques. Regardez-moi : l'autre jour, j'ai fait le rêve le plus génial de toute ma carrière.

Je me retrouve ainsi face à un reportage du JT sur l'élection présidentielle du royaume de Belgique (ça commence fort). Sur le trottoir, le maire de Bruxelles serre toutes les mains qu'il peut serrer ; en effet, il a décidé de se présenter.

"Les parrainages ? Ca me fait pas peur. Je vais y arriver."

Ses adversaires, qui le qualifient de "petit candidat", estiment que tout cela n'est pas sérieux. On demande son avis à une dresseuse / chasseuse d'autruche sur la question. Pourquoi une chasseuse d'autruches ? Eh bien voyez-vous, elle a été engagée par la municipalité de Bruxelles pour réintroduire ce superbe animal, longtemps espèce dominante dans la capitale de la moule et de la frite.

"C'est important de pouvoir capturer des autruches à Bruxelles. C'est tellement sympa !" Images à l'appui : on la voit, à bord de sa petite Smart, poursuivre un de ces volatiles dans les rues.

"Mais le plus important pour moi, c'est de transmettre mon art. J'aime apprendre aux gens comment élever puis capturer des autruches. Mon rêve: exporter ces animaux ainsi que la pratique."

Mais comment exporter des autruches ? Très simple : on les met sur des rails, et on les attache à la queue du TGV. Me voici derrière le train, à observer la chose. Tout à coup, le TGV part en trombe. Les oiseaux tiennent bon, mais je me dis que, tout de même, ça ne doit pas être facile. Et précisément, au bout de quelques secondes, malheur ! Les pauvres animaux prennent le vent et s'envolent, virevoltant dangereusement entre les fils électriques !!

N'écoutant que mon courage, je me déleste de mon portefeuille avant de grimper moi-même sur les rails pour partir à leur poursuite. Accroché au train, j'attends de prendre suffisamment de vitesse avant de lâcher les rennes; et me voilà parti, à mon tour, dans les airs ! Concentration, coordination : j'arrive tant bien que mal à ramener un à un les oiseaux au sol, les sauvant ainsi d'une mort certaine.

Seulement voilà : je suis moi aussi dans de beaux draps ! J'ai sauvé tout le monde, mais je suis encore en l'air, entre les câbles... Je risque gros, j'ai peur ! Je navigue tant bien que mal entre ces fils de mort, mais c'est de plus en plus dur, de plus en plus rapide. Là ! Un espace entre deux câbles ! C'est ma chance, je dois absolument m'y engouffrer pour me retrouver au-dessus de cette mélasse électrifiante ! Le nez en l'air, sans plus regarder derrière moi, je donne tout ce que j'ai dans une dizaine de grands coups de palmes - seul outil mien pour me propulser.

Après dix secondes de propulsion effrénée, je décide que je suis sans doute assez loin dans les airs pour pouvoir regarder en bas en toute sécurité... Et comment ! Je baisse la tête... Et je pousse un cri ému : "comme c'est beau !" (selon ma voisine de sommeil ce soir-là, j'ai justement poussé une espèce de gémissement orgasmique au même instant, avant que ma respiration ne s'accélère...)

En effet, me voilà au-dessus d'un tapis de nuages, face à la cîme des montagnes. Le panorama est absolument prodigieux, je n'ai jamais rien vu de tel. Une immense sensation d'espace, de liberté, s'empare de moi. La planète toute entière me semble être devenu mon terrain de jeu.

Je suis en pleine extase oculaire, mais en même temps, terrifié : me voici à des centaines de mètres d'altitude, sans savoir où je me trouve (j'ai pu dévier de plusieurs kilomètres lors de mon ascension sans m'en rendre compte, comme lorsque l'on nage sans se poser de question dans la mer, et qu'une fois revenu, on ne sait plus où on est... Bordel, mais où est ma serviette?). En plus, je n'ai que mes palmes, et s'il m'arrivait quelque chose, cela pourrait ne pas suffire à me sauver. Alors je décide de couper court à ce plaisir visuel, et d'entamer ma descente.

Je redescends donc en planant, donnant un petit coup de palme de temps en temps pour ne pas chuter trop rapidement. Passé sous les nuages, je réalise que je me situe de l'autre côté de la mer, au bord d'une île des dom-tom belges. La montagne, enneigée au sommet, se transforme, à mesure que l'on descend vers la mer, en maquis. A son pied, des plages et une eau carribéenne.

Une photo apparaît tout à coup en médaillon, s'élevant au-dessus de l'île : c'est François Fillon, qui est ici en déplacement pour la campagne présidentielle, avec son équipe. Tiens, c'est marrant, justement je l'aime bien, François Fillon. J'aurais presque envie d'aller lui serrer la main, mais bon, ce n'est pas mon genre, je ne suis pas chasseur d'autographe dans l'âme.

Je me concentre alors sur ma descente. Ouhlà, ça va vite! Non, pas par là, je suis trop loin du chemin! Mes jambes frottent la cîme des arbres, et j'atterris finalement à terre.  Je suis en mauvaise posture, puisque je réalise que je n'ai pas mes papiers... Je les ai laissés à Bruxelles, avant de m'attacher au train!  Me voici à l'étranger sans papiers! 

Quels sont ces bruits de discussions, au loin, se rapprochant ? Mais oui ! C'est François Fillon et son équipe, qui redescendent la montagne pour regagner la plage, où un moyen de transport les attend pour les ramener en métropole... Si je l'aborde, et que je lui explique que je suis un ressortissant français sans ses papiers, peut-être acceptera-t-il de me ramener avec lui dans son avion! Dois-je lui préciser que je suis un sympathisant ? Hmmm ça risque de faire opportuniste... Bon, je verrai quand je serai en face de lui. Il se rapproche, je risque de le louper! Il faut que j'attrape cette orange, en contrebas; si je n'arrive pas à attraper Fillon, il faut que j'aie de quoi manger...

Malheureusement, mon rêve s'étant arrêté là, je ne saurai jamais si je suis parvenu à rejoindre Bruxelles, et je ne saurai jamais ce que pense l'éleveuse/chasseuse d'autruches de la candidature à la présidentielle du maire de Bruxelles.

Donc voilà, si vous voulez faire de beaux rêves, pensez à la présidentielle! Enfin je tiens à rassurer les sympathisants de gauche: vous, il y a peu de chances que vous croisiez François Fillon... En revanche, une petite partie de chasse à l'éléphant rose avec Olivier Besancenot, ou une petite marche en forêt chinoise avec Ségolène... Dans tous les cas, quel que soit votre accompagnateur, ça risque d'être dangereux... Il va falloir faire preuve de bravitude.

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Commentaires
S
Carrie : Allons, allons, sait-on jamais : l'autruche est au-dessus des partis, tu le sais bien. <br /> <br /> Féline : Voici plusieurs semaines que je cherche un moyen de répondre intelligemment à ton comm sans être celui qui échouera dans la surenchère de la complexité... Mais je préfère apaiser ton courroux de n'être point répondue, quitte à passer, bien momentanément, pour le plus faiblard de nous deux. Voilà !
C
Eh ben t'en fais de drôles de rêves toi!<br /> OK je vais penser trés fort aux présidentielles avant de m'endormir mais je suis pas sûre que ça donnera le même résultat!
L
Je pense que ma maladie est contagieuse. T'as vu les autruches, aussi, toi, hein? Moi je ne me souviens pas avoir perdu mon portefeuille, à moins que je l'aie mangé (je ne sais plus), je n'ai pas rêvé de la SNCF ni des dinosaures qui surgissent entre les rails (ah, ce n'est pas dans le tien non plus? Je dois confondre, alors! C'était peut-être une limace, un kiki sauvé par Superman dans une grotte, ou un saucisson poilu attaqué par des Carambar-raptors...)Bref. <br /> François Fillon, t'exagères, quand même! Même pas de rose dans ses cheveux? Un vernis à ongles à paillettes, au moins? T'as vérifié le nombre de jambes? La bonne tenue de ses écailles?<br /> Essaye d'être dense, et danse, jeune cigale rêveuse! Sois bravite!
Slobodan le gentil dictateur
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