Oui, oui, je sais, c'est un peu naïf d'écrire au Président. Mais je l'ai fait, et comme cette lettre ne sera sans doute pas lue là-bas, autant qu'elle le soit ici! C'est un peu pompeux et grave, mais en même temps, je l'ai écrite après avoir vu un reportage sur l'Iran...
"Monsieur le Président de la République,
Je suis un de vos électeurs. Une
goutte dans un océan, comme cette lettre. J’ai bien conscience de la futilité
de mon acte – qui peut croire, en écrivant au Président, qu’il sera lu, alors
même que des milliers de personnes ont peut-être eu la même idée au même
moment ?
J’ai tellement conscience de la
naïveté de mon geste que j’ai cru bon de me justifier auprès de ma fiancée
avant de vous écrire. Je suis obsédé par la lucidité, et l’idée que l’on puisse
penser que je perds mon temps sans m’en rendre compte me fait horreur.
Oui, sans doute que cette lettre
est inutile. Sans doute. Mais ce n’est pas complètement sûr… Et cela suffit à
me pousser à vous écrire.
Depuis deux semaines, j’entends,
chaque jour, des nouvelles de la situation en Iran. Chaque flash apporte son
lot d’informations improbables, que j’accepte sans mal malgré leur caractère
scandaleux, horrible, et ce grâce à la continuité des choses. La vie, dans
notre société, est ainsi : on entend une info terrible, on entend parler
de souffrance, et puis… Fin du journal. Et maintenant, vous retrouvez votre
rendez-vous, avec Nicolas Canteloup. Ah, la vie continue. Alors continuons,
nous aussi. Je continue donc.
Car que faire d’autre ? A
quoi bon se révolter contre l’inévitable ? Pourquoi descendre vociférer
dans la rue, au milieu de manifestants, des propos qui ne vont rien
changer ? Ca fait du bruit. Je hais les manifestants. Habitant sur le
boulevard Voltaire, je les connais bien, puisque je me trouve à mi-chemin de
leur parcours traditionnel. Je les entends arriver, je les entends sous ma
fenêtre, et je les entends repartir. Ca fait du bruit, et ça ne sert à rien. Je
les abhorre. Ma vie ne se passe pas trop mal, alors foutez-moi la paix.
Et puis, ce soir, je regarde
Envoyé Spécial. Reportage sur les pseudo-artisans fromagers des marchés de
Provence, dont la moitié nous arnaque. Je suis outré, et je me dis que ça va me
faire un sujet de conversation pour demain, quand j’irai dîner chez mes
parents.
Reportage suivant: une
journaliste s’est rendue une semaine en Iran, à partir du jour de l’élection,
le 12 juin. Ce que je vois m’intéresse, puis me captive, puis me glace. Des
innocents, des passants comme moi, qui ne sont même pas en train de manifester,
se ruent dans une boutique pour échapper à la milice. Des manifestants sont
attaqués par des types à motos munis de bâtons. La police ouvre le feu et
assassine des manifestants. Des miliciens pénètrent de nuit dans un campus pour
tout y saccager. L’un raconte avoir vu un milicien tuant un étudiant d’un coup
de hache dans le dos. D’un coup de hache dans le dos ! Des centaines
d’étudiants ont disparu. Un journaliste canadien raconte en avoir vu une
centaine à genoux, mains sur la tête, dans les sous-sols du ministère de
l’intérieur.
Je n’en crois pas mes yeux. Je
viens de voir, en vingt minutes, un remake simultané de la Nuit des morts-vivants, de
Brazil, de la Liste
de Schindler, de la Guerre
des Mondes et de Piège de Cristal. Hollywood a mis des années et des heures de
films pour rassembler autant d’horreur. Finalement, c’est tellement facile de
faire le mal, en vrai.
Le reportage se termine.
L’envoyée spéciale, revenue en France, nous explique qu’elle n’arrive plus à
joindre ses interlocuteurs du reportage. Que les téléphones portables sont
confisqués, car ils peuvent enregistrer des vidéos. Tous les journalistes ont
dû quitter le pays. Aujourd’hui, il peut se passer tout et n’importe quoi
là-bas, on ne le saura pas.
Quand je regarde un film de
guerre, sur l’occupation nazie par exemple, c’est généralement en noir et
blanc ; en tout cas, les protagonistes ne sont pas de mon temps. Quand je
vois des images de la situation en Irak, je vois des bédouins vivant dans des
bidonvilles avoir peur des attentats… Et je m’en fous. Tout ça est loin,
différent.
Mais là… Des jeunes qui surfent
sur internet comme moi, qui jouent de la guitare et du piano comme moi…
Traqués, frappés, séquestrés, tués par une Gestapo moderne, qui n’a pas été
démantelée avec la libération de la France.
Les miliciens n’ont pas été arrêtés par les G.I.. Ahmadinejad
ne s’est pas fait sauter dans son bunker. Ce film-là ne se termine pas
bien ! Nous sommes en plein dedans. A l’heure où nous commémorons nos
résistants, le débarquement, la libération… D’autres, des semblables, sont en
train de revivre cette occupation qui a tant marqué notre culture, notre
histoire… Et nous ne faisons rien. Je ne fais rien. Nous nous réjouissons,
vous, notre représentant, en tête, de la victoire du monde libre, alors même
qu’il est en train de perdre. Nous sommes schizophrènes…
Troisième reportage d’Envoyé
Spécial : la récolte du Safran. Ah bon. Une fois de plus, l’horreur est
terminée, et la vie reprend son cours. Mais au-dessus de ma salade de pâtes, je
suis incapable de passer à autre chose. J’ai déjà oublié qu’une heure plus tôt
je me scandalisais de toute mon âme contre les arnaqueurs du fromage. Je mange
des pâtes en apprenant d’une oreille distraite que le kilo de Safran vaut
35.000 dollars, au moment où des semblables, habillés, comme moi, dans une rue
comme la mienne, sont en train de se faire tuer à coups de hache. Je dois faire
quelque chose. Il faut faire quelque chose. Votre discours au congrès, que j’ai
suivi avec l’impression de vivre un moment solennel, Wimbledon, que j’ai suivi
toute la journée accroché à mon siège… Frédéric Mitterrand, Rama Yade, Elie
Domota… Mais tout cela devrait passer au second plan ! On devrait tout
arrêter, et ne s’occuper que d’arrêter Ahmadinejad et l’Ayatollah !
Que des gens meurent autour de
nous est quelque chose que j’ai intégré. Le destin tragique du monde n’a jamais
trouvé de prise sur moi. Pourtant, je considère objectivement que
l’indifférence est immorale, que je suis certainement un enfoiré de ne presque
jamais rien ressentir quand je dis non à un mendiant. J’accepte sans trop de
difficulté la culpabilité de bien vivre alors que d’autres ne vivent pas bien.
Ce manque de scrupules m’aide sans doute à ne pas succomber aux sirènes démagogiques
du Parti Socialiste. Mais là, pour la première fois, je le vis mal. Il n’y pas
de raison autre qu’égocentrique ; des gens qui me ressemblent souffrent,
ça me touche ; c’est minable, mais c’est comme ça. Je ne peux pas ne rien
faire. J’ai envie d’aller manifester, descendre dans la rue pour vociférer des
inutilités. De vous écrire pour vous demander de faire quelque chose.
Bien sûr que vous le savez, qu’il
faut faire quelque chose. Vous êtes certainement aussi choqué que moi et que
tous les autres qui ont pris le temps d’y penser. Et si vous n’avez encore rien
fait de visible à ce sujet, c’est sans doute que vous n’en avez pas les moyens.
Ou alors, vous préparez quelque chose sans pouvoir nous le dire… J’imagine que
si des gouvernements devaient préparer un coup d’état, ils n’iraient pas le
crier sur les toits.
Le simple fait que vous vous
rendiez compte qu’il faudrait faire quelque chose en Iran devrait suffire, en
théorie, à rendre ma lettre inutile. Pourquoi vous l’écris-je alors ? Je
vous l’ai écrite, parce que d’autres gestes anodins, par le passé, ont
contribué à changer les choses. Parce qu’il m’est impossible de détecter la
frontière entre inutilité et utilité. Il y a bien un moment où l’inutile
devient utile ! En posant une plume et une enclume des deux côtés d’une
balance, on se dit qu’on est bien idiot. Et si votre voisin décide de vous
imiter et de poser, lui aussi, une plume sur la balance, il passera, lui aussi
pour un idiot. Des plumes contre une enclume ! Allons… Avant de faire une
différence, il y a de la marge. Seulement voilà : je ne sais pas combien
de plumes ont été déposées jusqu’ici. Il y aura bien un moment où la plume de
quelqu’un sera celle qui fera basculer la situation… Cette simple idée suffit à
rendre celle de ne pas vous écrire intenable.
Diriger un pays, je m’en doute,
n’est pas facile. Composer avec, d’une part, les soucis terre-à-terre de vos
administrés, nos petites envies égoïstes, mais humaines, et, d’autre part, le
destin de peuples dans leur ensemble… Communiquer d’un côté avec des individus,
et de l’autre avec des systèmes, des institutions sans visage, réfléchir à
l’avenir tout en répondant au quotidien, si pressant… Voler à la fois en
rase-motte et en altitude… Je mesure l’aspect schizophrénique de votre tâche.
Et je ris jaune devant l’absurde énergie que certains de vos opposants mettent
dans tout un tas de faux procès au ras des pâquerettes, qui vous pompent
inutilement une partie de votre énergie et de votre temps.
Il doit en falloir, du courage,
pour gérer ces deux fronts sans se décourager. Du courage, je vois bien que
vous en avez. Mais vous êtes humain, et j’imagine que ce courage n’est pas
illimité. Parfois, je me demande d’où vous le puisez. D’une frustration de
longue date ? D’une solitude d’enfant ? D’un amour infini de votre
pays ? D’une fascination pour le destin des grands hommes ? Peut-être
un peu de tout ça. Et puis je me dis que, si ça se trouve, vous puisez un peu
de votre énergie auprès de ceux qui, avant, maintenant ou plus tard, vous
auront témoigné votre soutien, vous auront transmis leurs encouragements. Je
suis un de ceux-là.
Quand Roosevelt a lancé la bombe
atomique, je ne peux pas croire qu’il ait pris froidement la décision de tuer
des milliers d’innocents simplement parce qu’il savait que c’était la chose à
faire. C’est forcément une émotion, un sentiment qui lui a permis de trouver le
courage d’appuyer sur ce bouton. Peut-être a-t-il visualisé son pays envahi par
les japonais. Peut-être a-t-il imaginé sa famille dans un camp de concentration,
brûler dans une chambre à gaz, dont l’architecture aurait été transmise au
Japon par les derniers nazis obstinés.
Vous avez sans doute un des
métiers les plus difficiles du monde, en tant que preneur de décisions, en tout
cas. Il y a des culpabilités qui doivent être difficiles à gérer… Pour tant de
décisions prises, combien n’avez-vous pu en prendre ? Pour tant de
personnes sauvées par l’envoi de renforts en Afghanistan, combien n’avez-vous
pu en sauver ? Le pouvoir, c’est cruel : vous êtes puissant, mais pas
tout-puissant. Vous êtes donc impuissant… Parfois.
Si ce sont les émotions qui
rendent votre métier difficile, ce sont sans doute également des émotions qui
vous permettent de le supporter. Alors je viens provoquer votre émotion. Je
viens apporter, par cette humble lettre, le carburant dont je dispose à votre
moteur émotionnel. Peut-être suis-je un gogo dont la lettre se perdra à la Poste ou dans les méandres
de l’Elysée. Mais peut-être serai-je le 5 645ème à vous écrire,
c’est-à-dire la plume qui aura fait basculer la balance ; celui qui vous
aura donné la force, le petit coup de pied aux fesses qu’il vous manquait pour outrepasser une crainte, un défaitisme,
un pragmatisme, une logique, un intérêt qui vous aurait jusqu’ici empêché de
contacter vos collègues chefs d’état pour les convaincre d’organiser un coup
d’état en Iran.
Faîtes l’impossible, faites le
répréhensible. N’oubliez pas que les règles, la morale, n’ont de sens que si
les humains ont la liberté de les respecter. Les iraniens n’ont plus cette
liberté… Notre France s’est construit sur une révolution. Même si la plupart
d’entre nous l’ont oublié, nous sommes des révolutionnaires, des barbares, prêts
à tout casser s’il le faut. Si vous dépassez les bornes de la non-ingérence,
aucun français ne vous en voudra. Les gens ne le savent peut-être pas, mais
dans leur histoire, dans leurs réflexes, dans leur culture, ils vous
soutiennent là-dessus. Vous n’êtes pas que Nicolas Sarkozy ; vous êtes mon
représentant, et l’héritier de l’histoire de France. Ca fait un peu pompeux,
c’est lourd à porter, mais c’est vrai. Nous avons libéré les américains il y a
deux siècles. Aujourd’hui, ils dirigent en grande partie le monde. Grâce à
nous. Si nous libérons l’Iran, qui sait à l’origine de quoi nous serons ?
Et si nous ne libérons pas l’Iran… Qui sait à l’origine de quoi nous
serons ?
Je vous prie de recevoir,
Monsieur le Président, mes encouragements, mes remerciements et mon admiration."
En cherchant un sujet à ce texte, j'ai laissé tomber ma tête vers l'arrière. Là, j'ai remarqué que mon plafond était fissuré à un endroit sur lequel je n'avais encore jamais posé le regard... Ce qui me fait penser à un phénomène qui se manifeste à mes yeux régulièrement: la révolution du point de vue.
Vous est-il arrivé de prendre une rue dans le sens contraire de celui dans lequel vous la prenez tous les jours, et de ne réaliser qu'au bout de quelques minutes que vous connaissez cette rue, mais dans l'autre sens? Quand une telle chose m'arrive, je réalise à quel point ma perception de mon environnement est imparfaite. Pour moi qui suis obsédé par l'exhaustivité, réaliser une chose pareille est douloureux!
S'il suffit que je change de sens pour ne plus reconnaître une rue, cela signifie que je ne l'ai pas regardé bien attentivement, malgré le nombre incalculable de mes allées et venues. Mais alors... Si je suis si étourdi... Combien de détails raté-je, chaque jour? Combien d'informations potentiellement laissé-je passer? Combien de vedettes croisé-je sans les remarquer? Dans l'oeil de combien de filles ai-je tapé sans m'en rendre compte? Combien d'occasions manquées? Combien de vies parallèles aurais-je pu vivre?
Mais il n'y a pas que mon inattention qui crée mon histoire. Il y a aussi mes choix. Et si je m'étais connecté à 23h08 au lieu de 23h09 sur ce site de tchat, sur quelle fille serais-je tombé? Serais-je toujours avec mon ex, que j'ai larguée pour ma fiancée?
A quoi tient ma vie? Combien de millions d'existences potentielles ai-je en moi? Ce qui m'inquiète le plus, ce ne sont pas celles que j'ai loupées, ou auxquelles j'ai échappé; ce sont celles que je n'ai pas encore écartées... Comment se repérer dans ce gigantesque labyrinthe? Comment faire les bons choix?
Dans le doute, maintenant, je réponds "oui". Et je vais à droite. Et je mets toujours un peu plus de pâtes dans la casserole, de peur de n'en mettre pas assez. Avec ces choix constants, je réduis la part d'incertitude, la part de prise de tête, d'hésitation; moins il y a d'hésitation, moins le choix opéré est digne de remords, puisqu'il n'a pas fait l'objet de réflexion. Je ne suis pas allé à droite après avoir longuement hésité à aller à gauche; si je l'ai fait, c'est juste que c'est ma règle. Je n'ai donc pas failli aller à gauche, je n'ai donc pas de regret à avoir. Ainsi, je suis moins engagé dans mes choix, et si par hasard mes choix s'avéraient mauvais, je ne m'en voudrais pas puisque ce ne seraient pas vraiment des choix, mais des réflexes. Mon intellect, mon moi ne seraient pas à blâmer.
Facilité? Solution salvatrice? Ou impasse? Est-ce que la fierté que l'on éprouve à la fin de sa vie n'est pas le résultat de l'addition de toutes les décisions qu'on a prises au cours de sa vie? Ou bien est-ce simplement l'addition de tout ce que l'on a vécu au bout du compte? Faut-il privilégier la réflexion ou l'action? QU'EST-CE QUI ME RENDRA LE MOINS MALHEUREUX SUR MON LIT DE MORT?
Bon, bon, bon, on ne dirait pas, comme ça, mais je vous assure que je ne suis pas en train de pleurnicher sur mon clavier. Ca ne risque pas; dès que je sens qu'un sujet de réflexion est potentiellement anxiogène, je passe à autre chose. D'un autre côté, si je passe mon temps à passer à autre chose, je ne risque pas de la trouver, la réponse... Je sais bien que je devrais accepter de souffrir un peu. Bon sang de bois, Ma fiancée a 7 ans de moins que moi, et elle a déjà réglé son problème avec la mort! Moi, dès qu'il en est question, dès que l'image de la mort de mes parents me vient à l'esprit, j'embraye sur autre chose... Je n'ai jamais enterré personne, et je ne me suis jamais laissé aller à imaginer ce que ça donnerait. Du coup, j'ai beaucoup de mal à prendre conscience de ma mortalité. Je l'ai bien sûr admise intellectuellement; mais je ne la ressens pas, ou peu. Je commence à avoir vaguement conscience du temps qui passe, notamment grâce à la différence d'âge avec elle. Aux souvenirs encore frais qui ont déjà plus de 10 ans.
Le sens de la mortalité a du bon, je le sais. Quand toutefois, à un certain niveau de ma conscience, je me laisse atteindre par l'idée de la disparition de mes parents, je commence à ressentir le besoin de les appeler, de les voir, de profiter de leur existence. C'est un début... Et j'ai la preuve de l'utilité de cette conscience de mortalité. Mes parents m'ont toujours épargné les enterrements... C'était peut-être une erreur. Ma fiancée m'explique qu'elle a compris la mort quand elle a enterré sa grand-mère. Moi, j'ai perdu, de mon vivant, trois grands-parents et un arrière grand-père. Mais aucun d'eux n'est vraiment mort et enterré; je n'en ai vu aucun en boîte. Je ne les ai simplement plus vus. C'est une disparition douce, une suppression de ma vie... Mais pas de la vie dans l'absolu. Je pense que constater de visu que cet homme ou cette femme allaient en terre, non seulement sous mes yeux mais aussi sous ceux de tous les membres de l'assistance funéraire m'aurait fait réaliser que ces gens ne disparaissaient pas que pour moi, mais aussi pour tous les autres, pour le monde entier, la Terre, la vie, l'existence cosmique, bref, tout ça. Ils ont cessé d'exister. Tout ce qu'ils ont vécu, ressenti, le fruit de leurs réflexions, leurs rêves, leurs cauchemars, leurs souvenirs, leurs peurs, leurs coups de génie... Tout ça est parti en fumée. Que cette infinité de choses, qui font un homme ou une femme, puisse s'évanouir en un instant, indépendamment des efforts consentis par ces individus pour aboutir à l'être qu'ils ont été à leur dernière seconde... m'est insupportable.
Tout mon problème est là... Comment me résoudre à affronter l'insupportable? Vivrais-je une existence plus heureuse en étant au clair avec le concept de mortalité? Je n'arrive pas à le croire. Pourtant, ma fiancée me dit avoir fait la paix avec sa mortalité, et elle n'est pas sans cesse en train de déprimer. Je devrais en tirer quelque espoir! Mais non.
Voilà où j'en suis, cher lecteur, obscur ou bien aimé. J'oscille depuis quelques années entre certitude de devoir profiter de mon inconscience et crainte d'être en train de passer à côté de ma vie. J'ai l'impression que s'opposent inconscience/vie tranquille et heureuse d'une part, et conscience de la mortalité, vie intense d'autre part. Qu'est-ce qui serait, au bout du compte, le plus satisfaisant à la fin de ma vie? Car c'est, à l'heure actuelle, le seul moment qui compte pour moi: ce que je serai capable de me dire pendant mes 5 dernières minutes. Je pense, je sais qu'il n'y a rien après la mort. Ceux qui croient régissent leur vie de façon à être bien après la mort, au paradis. Moi, je régis ma vie de façon à être bien juste avant la mort, à défaut de pouvoir voir plus loin... Les uns seront jugés par un tiers (Dieu), dont ils connaissent les exigences (les commandements). Moi, je serai jugé par moi-même... Et je ne sais pas quelles seront mes exigences à l'aube de ma mort. Quelle pression! Comment trouver la réponse à une question que je ne peux pas encore me poser?
"Pourquoi, slobodan? Pourquoi ne pas nous laisser en paix? Après un an de silence de ta part, nous pensions que tu étais mort, et qu'ainsi, nous pourrions enfin vivre en paix! Les enfants du village recommençaient tout juste à oser sortir jouer; les femmes avaient enfin troqué l'uniforme que tu leur avais imposé - ce sac de riz en toile de jute, percé en deux endroits pour les bras et un seul pour une des jambes, afin de les empêcher de s'enfuir - contre des robes ou des pantalons, en tout cas dans des vêtements qui ne leur donnaient pas d'urticaire; pourquoi es-tu revenu?"
C'est précisément à cause de ce relachement que j'ai décidé de me manifester de nouveau au Slobodankhstan. Je le sens bien, les gens sont désoeuvrés, il n'ont plus personne à craindre, ils errent dans la rue à cueillir des fleurs, à cultiver des légumes ou à jouer au ballon... Là où ils devraient passer leurs journées à courir dans tous les sens en poussant des hurlements terrifiés, et à se demander s'ils vont voir la lumière du jour suivant.
Au delà du destin des Slobodanais, c'est la perspective de pouvoir me montrer cruel qui me manquait. Depuis que je suis parti, voici un an, j'ai décidé de monter une communauté en plein air d'animaux de compagnie: chiens, chats, cochons d'inde, et toute autre peluche vivante munie de quatre pattes, d'un petit museau et d'un petit coeur perméable à l'amour de son futur propriétaire. Ca prend beaucoup de temps, il y a beaucoup de décisions à prendre, bref, il y a des points communs avec la dictature. Mais tout de même, il y a des moments vécus en tant que dictateur que je ne pourrais pas revivre au sein de ma nouvelle communauté.
Par exemple, je me souviens de cette jeune villageoise que j'avais recueillie - un des souvenirs les plus émouvants de mon règne: la malheureuse avait posé le pied sur une mine antipersonnelle, et était venue me voir, en larmes, me confier son désarroi et me demander son aide.
"Maître, maître! Je vous en prie, aidez-moi! Je suis blessée, profondément blessée! - Que se passe-t-il mon enfant? Parlerais-tu de ce lambeau de chair pendant sur un os qui te sert de jambe droite? - Non, Maître, mais il y a un rapport. Ce matin, pour nourrir ma mère atteinte d'un cancer en phase terminale, je suis allé, comme chaque matin, dans la forêt ramasser des champignons venimeux et avariés - les seuls que vos troupes royales nous laissent pour nous nourrir. - Avant de te laisser continuer, mon enfant, je te rappelle que si j'ai fait ramasser tous les champignons sains de la région, c'est à cause des retombées radioactives de l'essai nucléaire que j'ai fait effectuer au-dessus de ton village. Je trouvais inhumain de te laisser, à toi et à ta famille, un espoir de survie en te permettant de te nourrir, alors que, de toute évidence, vous êtes tous condamnés. Que ne m'aurait-on dit, si je vous avais fait vivoter en vous nourissant sainement! J'entends d'ici la critique de la communauté internationale: "gnagnagna, Slobodan se moque du monde en faisant mine de s'occuper de sa population, gnagnagna, il joue les père noël en les nourissant, alors qu'il les irradie un jour, avant de les exploiter le lendemain dans son camp de travail, gnagnagna, nous on applique les droits de l'homme, gnagnagna, nous on est des tapettes, gnagnagna." Non, moi, je suis quelqu'un de droit. On peut dire ce que l'on veut de ma personne, mais pas que je serais capable de mentir à mes protégés. Vous êtes pour la plupart irradiés à un niveau qui ne vous permettra pas de survivre à la nouvelle année, ce n'est pas moi qui essayerais de faire de la désinformation en vous faisant croire qu'il vous reste une chance. De toutes façons, je serais bien idiot d'essayer de vous duper, puisqu'il vous suffit de vous regarder dans la glace et de compter vos affreuses pustules pour réaliser que vous n'en avez plus pour longtemps. - Je sais tout cela, Maître, vous faites beaucoup pour nous, et tous mes cousins ont conscience de votre immense générosité -le plus jeune, Vincent, me le disait encore ce matin, juste avant de cracher un gros caillaux de sang et de mourir-; je ne mentionnais les champignons venimeux que par souci du détail. - Brave petite. Poursuis donc. - Eh bien voilà: en me penchant pour en attraper un beau (il avait trois têtes et deux jolis boutons jaunes et verts sur la tige), mon pied s'est posé sur une mine anti-personnelle, avec, entre autres, la conséquence que vous voyez. - Je le vois, en effet. Et donc? - Il y a une chose que mon orgueil ne supporte pas. C'est que les mines, pour lesquelles nous n'avons déjà que peu de sympathie, se permettent d'être aussi anti-personnelles. Je vous jure, Maître, que vous n'avez pas idée de ce que c'est, de se faire exploser une jambe sans la moindre considération, comme si l'on était anonyme, comme si l'on n'existait pas. C'est un contact très impersonnel. Je me sens humiliée. - Je comprends, mon enfant. Ton histoire m'a ému. Aussi, je te promets de faire retirer toutes les mines anti-personnelles de notre territoire, jusqu'à la dernière! Dorénavant, chaque mine sera personnalisée. Avant d'exploser, l'engin pourra détecter, à l'aide d'un petit implant posé à la naissance, l'identité du propriétaire du pied qui l'aura enclenché. Ainsi, son nom retentira intelligiblement avant l'explosion, évitant ainsi toute vexation. - Merci, Maître. Je vous aime. - Ah non, tu te trompes, petite. Ce n'est plus "je vous aime" qu'il faut me dire pour me saluer. - Ah bon? Ca a changé? - Oui, la semaine dernière. Tu ne l'as pas lu au Journal Officiel? - C'est que, mon Maître, nous n'avons pas accès à la presse ni aux librairies, ni aux bibliothèques, dans notre village. Et de toutes façons, notre vue est devenue trop mauvaise à cause des glaucômes, qui apparaissent dès 12 ans. Comment faut-il donc vous saluer, désormais? - "Je vous aime, Maître." - Je vous demande pardon, Maître. Pouvez-vous me rappeler les modalités d'expiation des fautes? S'agit-il toujours du suicide par choc céphalique mural? - Non, Dieu merci, nous avons assoupli cette disposition. Tu as désormais la possibilité d'opter pour une autre méthode. Tu vois ce puits? - Oui, Maître. - Au fond se trouve une dizaine de pics rouillés et enduits d'acide, qui t'offriront une mort flamboyante. - Oh, merci, Maître! Je vous aime, Maître."
Je me souviens encore de la joie de cette petite, rampant en direction du puits, son visage pustulé recouverts de larmes de gratitude. Ce sont là des choses que l'on ne vit plus, quand on a quitté le trône. Evidemment, je pourrais tout à fait miner un champ de patates et lâcher quelques lapins en attendant la pluie de poils et de sang. Mais le lapin ne geint pas - ou alors, très peu-, ce qui rend l'événement un peu plat. Le lapin miné est à la victime ce que la soirée de la palme d'or à Cannes est aux cérémonies de remise de prix dans les festivals de film.
Bref, tout ça pour dire que la dictature me manque. Pour autant, je sais l'énergie que prend la cruauté à temps plein; aussi, je ne vous promets pas d'être aussi présent que lors de mon précédent règne, mais je jure devant moi-même que plus jamais je laisserais mes ouailles livrée à elles-mêmes, sans raison de mourir.
Non, je ne parle pas de cette détente qui nous pousse à nous affaler, rassasiés d'activité cérébrale, sur notre canapé devant Qui veut gagner des Millions ?.
Je ne parle pas non plus de la détente de Yannick Noah, qui, avant de se transformer en sifflet asthmatique, était un véritable ressort humain sur les courts.
Je ne parle pas non plus de la détente du flingue de Clint Eastwood dans les films de l'Inspecteur Harry, mais là, ça commence à devenir vraiment bof, ce que je raconte, alors arrêtons-nous là, si toutefois vous le voulez bien, ce dont je ne doute pas, car je vois bien que vous commencez déjà à vous inquiéter de la tournure que prend cette phrase, son auteur étant réputé pour faire durer inutilement ses [terme technique pour désigner la phrase dans le jargon grammatical - aidez-moi, merde!], mais rassurez-vous, c'est terminé.
Si vous êtes de bons lecteurs, vous avez lu chronologiquement mon blog, et donc vous venez de vous farcir une bonne prise de tête comme il m'arrive rarement d'en faire - ce sentiment de privilège dont vous vous sentez dégouliner à la lecture de mes pensées est donc fondé. Si donc vous venez de lire mon texte faisant état d'un vague vague à l'âme, mais alors vraiment très vague, vous êtes sans doute vaguement déprimés. Il convient donc de nous détendre en nous affranchissant de cette inquiétude.
Et quoi de mieux que le sexe pour se changer efficacement les idées, hmm ??
Voici donc mon numéro de téléphone : censuré par canalblog - erreur surchauffe du serveur - trop de connexxions - en plus connexion ne prend qu'un x bande de nazes
Enfin, comme j'ai parfaitement conscience que je n'aurais pas les moyens physiques de toutes vous satisfaire ce soir, je vais en complément partager avec vous ma modeste connaissance de la jouissance féminine.
Je sais, si vous êtes une femme, vous vous dîtes sûrement, "non mais pour qui il se prend, ce petit con de serbe." D'abord, je ne suis ni con, ni serbe, je suis Slobodan. Je suis mon propre pays, et j'ai ma propre connerie, qui ne répond pas non plus à tes critères traditionnels, populace de mon coeur. En outre, j'ai connu de très près une fille qui n'a découvert la jouissance que bien des années après sa première fois (et non, pas grâce à moi), ce qui prouve bien que même les expérimentées ont des choses à apprendre. Alors humilité, je vous prie... La modestie est mère d'ouverture d'esprit, qui se trouve être la grande soeur de la découverte du plaisir, comme nous allons le voir.
On parle souvent de plaisir "vaginal" et de plaisir "clitoridien" en les opposant... A mon sens, c'est un tort.
Moi, je parlerai plutôt de jouissance "clitoris" et de jouissance "point G", qui elles, semblent être réellement différentes l'une de l'autre, et constituent en tout cas, de mon point de vue, le véritable différenciateur de plaisir. En clair, ce n'est pas la pratique, mais la zone qui change le ressenti.
Les origines du plaisir dit "vaginal", et qui correspond à la pénétration, peuvent, il me semblent, être doubles, c'est-à-dire à la fois provenir d'une stimulation "clitoris" et d'une stimulation "point G".
Ces deux types de jouissances peuvent évidemment être énormément amplifiées par l'aspect psychologique et fantasmatique du sexe, mais pour des raisons de clarté, je m'en tiendrai à l'aspect purement mécanique de la jouissance.
1 - La jouissance "Clitoris"
Elle est provoquée par le frottement digital ou buccal de ce petit morceau de chair plus ou moins proéminent situé juste au-dessus de l'entrée du vagin, entre les lèvres. Ce frottement peut devoir durer plusieurs minutes avant de provoquer le moindre effet - ce qui explique que certaines femmes n'ayant jamais poussé leur curiosité au-delà de la recherche de l'effet immédiat passent toute leur vie sans connaître la jouissance, ni même l'envie sexuelle. D'après plusieurs témoignages croisés, dont une connaissance personnelle, la découverte de la masturbation suivie de plaisir peut être un déclencheur total de la libido. Et sur la fille que je connaissais, ç'a été le jour et la nuit, l'avant/après d'une pub de lessive ! Moralité: même si vous n'en avez pas envie, essayez!
Le frottement de la zone clitoridienne peut également se produire au cours de certaines formes de pénétration, et constitue l'une des sources du plaisir vaginal. Une autre de ces sources est la sensation de pénétration pure, l'impression d'être "remplie" parfois rapportée mais pas toujours ressentie. Mais il existe une troisième source du plaisir vaginal, à mon sens la plus remarquable :
2 - La jouissance "Point G"
Voilà un concept qui a fait couler beaucoup d'encre. Certains le confondent avec le clitoris (ne riez pas, c'est vrai), ce qui peut s'expliquer par l'aspect localisé de ces deux jouissances. Mais le point G est bien une autre zone érogène, située à un autre endroit.
Le point G est une zone d'environ 2 cm² située sur la paroi interne du vagin. Je vous fais un plan: en entrant, c'est à 10 cm vers le haut, si la femme est sur le dos. Entre le nombril et l'entrée du vagin donc.
Il peut être stimulé par le sexe masculin pendant certaines pénétrations, notamment pendant l'Amazone, pour peu que la femme se penche vers l'arrière: à califourchon sur l'homme, face à lui, elle devra tenter de regarder de le plafond; ainsi inclinée, elle devrait permettre au sexe de frotter sur le point G, chose irréalisable dans le cas d'une levrette (prise par derrière).
Mais la façon la plus efficace de stimuler le point G, et de très loin, est la stimulation digitale. Pour ce faire, il convient de former un début de crochet avec son index et son majeur, et de l'insérer vers le haut si la femme est sur le dos. Cette technique permet une stimulation plus précise et surtout plus forte. Ainsi, si vous faites preuve d'assez de ténacité, les conséquences de cette stimulation s'avéreront étonnantes.
En effet, tout le monde ne le sait pas, mais mes observations répétées me permettent d'affirmer qu'une stimulation suffisamment insistante du Point G provoque un écoulement s'apparentant à une abondance de "mouille"; c'est l'éjaculation féminine! Elle sera plus ou moins importante et violente d'un individu à l'autre, mais je suis formel: les femmes fontaines n'existent pas... Vous êtes TOUTES des femmes fontaines!
Cette technique de pénétration digitale crochetée est plus difficile à exercer sur soi-même, et ce pour des raisons d'angle. Mais compte tenu de la réaction des sujets concernés, je ne saurais trop vous conseiller d'essayer de vous montrer suffisamment courageuses pour tenter l'aventure; ne serait-ce que pour me prouver que j'ai tort !
Comme je viens de le lire sur un blog ma foi sympathique pour tout le monde à part les femmes hétéro (http://aliceplay.mon-blog.org), les gens heureux n'ont pas d'histoire à raconter. Et tant que j'y suis, on ne parle pas non plus des trains qui arrivent à l'heure.
Et ça ne rate pas: il y a quelques années, j'avais plein de trucs à raconter. Les frustrations, les occasions manquées, les plans foireux: bien mis en scène, ce genre d'événements peut s'avérer très marrant à lire.
Mais aujourd'hui, force est de constater que mes trains sont tous à l'heure; certes, j'ai quelques articulations qui font grève, mais rien qui pourrait vraiment paralyser le pays. Depuis deux mois, je bosse dans une boîte pas trop mal, avec un job que j'assume très bien, et dans lequel j'assure pas mal. Je m'entends bien avec mes collègues, je ne suis pas mécontent d'aller bosser le matin et de revenir le soir avec le sentiment agréable du travail accompli, qui me permet de passer le reste de mon temps avec un portefeuille colmaté et une conscience tranquille.
Cerise sur le gâteau, la dernière grosse interrogation de ma vie d'adulte s'est évaporée: non, je ne suis pas un martien incapable d'envisager sa vie avec quelqu'un, oui, je suis capable de sacrifices qui me font plaisir car consentis pour l'être aimé, non, je ne suis pas un éternel Chandler. Et pourtant, j'étais vraiment sûr d'en être un.
"Mais" me direz-vous, "si tu es en train d'écrire, c'est que tu as un truc à raconter, et donc que tous tes trains ne sont pas à l'heure !"
Ce que vous pouvez être tatillons... Mais comme il se trouve que je vous avez raison, je vais vous répondre quand même. Effectivement, ça va très bien. Mais pour être hédoniste dans l'âme, j'ai aussi en moi une part d'humilité éternelle qui me poussera toujours à me méfier pour ne pas sombrer dans le triomphalisme. Mes parents m'ont appris à garder la tête froide, ce que mes quelques échecs ont fini de cristalliser dans mon cerveau.
Ma méfiance est ici: cela ne va-t-il pas trop bien ? Ne suis-je pas guetté par la douce tentation du roucoulement du pigeon, qui, tranquillement posé sur sa branche, n'a pas conscience du temps qui passe et le rapproche de sa fin? Bref, pourrais-je m'endormir, et donc vieillir trop vite?
Je n'ai pourtant pas de raison factuelle de m'inquiéter. Je suis avec une fille de 20 ans, pétante d'énergie; elle me pousse à faire des trucs que je n'aurais pas fait sans elle, ou que mes précédentes relations m'avaient persuadé que je n'avais pas envie de les faire. Pourquoi s'inquiéter?
Mais qu'est-ce que vous venez m'emmerder avec ces questions, là? Une inquiétude, ce n'est pas forcément rationnel!
Et si, de même qu'elle me rajeunit, j'allais la vieillir ? Peut-être vais-je lui sucer son énergie vitale! (je sais qu'à la lecture de cette phrase, certains feront "gnnnnnnnnpasdejeudemoooooots")
En même temps, avec ma pesanteur, je peux aussi lui transmettre ma sagesse; mais en a-t-elle besoin? La déraison n'est-elle pas un formidable nectar dont il convient d'empêcher l'épuisement le plus longtemps possible ?
Allons, allons... Ce n'est pas logique, ce que je raconte. Je suis plus révolutionnaire que jamais! Ces derniers temps, j'ai aboli deux de mes grands principes, pourtant marqués en lettres de feu sur l'étendard que je brandissais depuis bien des années: pas de différence d'âge, et chacun chez soi.
Non, pour le moment, vraiment, tout va bien. Mais que voulez-vous... Il faut bien s'inquiéter de quelque chose... Sinon, les cowboys ne diraient jamais:
"Slobodan, ne laisse pas tes chaussettes traîner par terre !
Slobodan, achète-moi des légumes !
Slobodan, fais-moi jouir !
Slobodan, tu ne sauteras pas Alexandra !
Slobodan, et moi, est-ce que j'ai le droit de sauter des mecs ?
Slobodan, arrête de me parler de Sarkozy !
Slobodan, t'as mangé tous les cookies ! T'es un Salobodan !"
Bon... Tout ça, j'y suis habitué. En revanche, "Slobodan, fais-nous rire" est une invective qu'il m'a rarement été donné d'entendre. Et c'est pourtant ce qu'ont exigé deux de mes admiratrices (oui, je me la pète, parfaitement)(enfin, non, pas parfaitement, sinon j'aurais prononcé le mot "admiratrice" en le précédant d'un temps d'arrêt, pour donner l'impression d'habiter mon propos en puisant mon inspiration dans le portrait de Nicolas Sarkozy collé en face de mon lit dans les rayons rougeoyants du soleil quittant le ciel parisien pour aller convoler une dernière fois avec les nuages avant d'aller dire bonjour aux poissons de l'Atlantique).
Il est vrai que ces derniers temps, élections obligent, je n'ai parlé que de ça, et ce au détriment des choses essentielles de la vie, à savoir le cul. Hmmm ? J'ai dit "LES choses essentielles de la vie" ? Mince... Il va falloir que je trouve autre chose alors ! Remarquez, c'est un exercice intéressant, ça... Affirmer quelque chose pour une raison sincère, puis trouver une autre raison pour justifier ce même propos.
Vous n'avez rien compris ? Vous me rassurez. "Et quoi ?" me demanderez-vous à juste titre. "Et rien" vous répondrai-je. Je n'ai pas dit "rat sûr et...", bande de nazes. On voit que vous ne m'écoutez pas beaucoup. Eh bien ça fait plaisir... Alors dîtes moi, à quoi sert que je m'abstienne pendant deux mois de vous écrire des textes apolitiques, si, une fois que je vous en écris un, vous regardez par la fenêtre pendant que Ducros, il se décarcasse, hmmm ? C'est désespérant.
Voici maintenant la partie angoissante de ce texte. Celle qui viendra justifier toutes les conneries que je viens de débiter, ainsi que toutes celles qui vont suivre: le sujet.
Partie angoissante donc. Pour moi tout d'abord : vous imaginez qu'après 5 paragraphes, le bas commence à blesser un peu, d'ailleurs je songe à abandonner le kilt... pour un tissu d'une autre forme - désolé, mesdames! Encore qu'en cherchant bien sur le web (le "cloud" comme j'ai cru entendre qu'il fallait désormais appeler Internet - si, elle est bien, ma phrase, et figurez-vous qu'elle vous emmerde), vous devriez trouver ce qui vous fait rêver la nuit.
Et là, combien de femmes vont se jeter sur la toile pour trouver une image d'un entrepôt de pièces d'or ? Ahahah, je vois déjà les Chiennes de Garde me menacer de leurs crocs féministes, laissant siffler au travers de leurs chicots tachés du sang des machos aujourd'hui éradiqués de notre territoire l'accusation consistant à clamer que je soupçonne les femmes de vénalité. Soyez rassurés : ce que préfèrent les femmes, c'est bien connu, c'est l'humour. Mais bon, tout de même... On rit de meilleur coeur à une blague de Toto si l'on peut la ponctuer du tintement de deux verres de Château Talbot 1982 ! Et puis, le rire sort mieux si on laisse à sa gorge le champ libre pour respirer, ce qui est toujours plus facile à faire dans un décolleté arboré en l'honneur de son interlocuteur, qui, décidément, ressemble follement à George Clooney.
L'argent, l'humour, le corps : ces trois concepts font autant envie aux hommes qu'aux femmes. Figurez-vous que j'ai les trois; en effet, dans mon célèbre camp de concentration à thème, "Sloboland", l'on peut voir, dans les cages A à F, d'anciens millionnaires reconditionnés aux plaisirs de la retenue; dans les cages G à R, des prisonniers au corps sculptural (taillé à même la chair sur le modèle de statues grecques); et, dans les cages S à W, d'anciens humoristes ratés rééduqués avec ma méthode "Apprenez l'humour en vous prenant des vestes". La cage Z, également appelée cage de débriefing par nos éducateurs, contient les corps des humoristes ratés ayant mal réagi à la rééducation. Il faut dire que certains de nos éducateurs stagiaires, payés au coup de veste et en tickets restaurants, ont tendance à laisser parler leur faim dans leur bras.
BREF, ne pas avoir de sujet si tard dans un post, oui, c'est ennuyeux. C'est aussi angoissant pour vous, je le sais: que Slobodan nous réserve-t-il ? Des révélations sur son futur lieu de vacances ? La vérité sur JFK ? Mon horoscope ?
Scorpion : ce soir, réussite professionnelle pour toute votre équipe de football !
Balance, Sagittaire, Poisson, Verseau, Taureau, Capricorne, Gémeau, Bélier, Cancer, Lion et Vierge : échec professionnel pour vous ce soir !
conclusion : soit les équipes gagnantes de ce soir sont entièrement composées de scorpions, soit Mme Irma se fout de ma gueule. Irma, ma douce, comment as-tu pu ?
Vous vous dîtes sans doute que mon texte n'a ni queue, ni tête. C'est à croire que vous me tendez la perche pour être vulgaire!! Eh bien non, je ne tomberai pas dans le piège, le but du saut en hauteur étant de monter, et pas de descendre. Quelques rabat-joie iront dire "beuhahahah, de toutes façons, on retombe toujours après un saut". Voilà pourquoi tu échoues, jeune Skywalker! Tu n'as pas de conviction! Alors qu'en y croyant un peu, et en tapant "fesses+Slobodan" sous Google, tu trouverais sans doute une des choses essentielles de la vie !
Oui, je sais: depuis quelques mois, je ne suis plus très drôle. Pendant longtemps j'ai résisté à évoquer la politique sur mon blog, tant le sujet est clivant, et risque de me couper d'une bonne moitié des internautes. Mais soyons franc, face à tant de mauvaise foi / connerie (rayez la mention inutile selon les cas) de la part de beaucoup de mes adversaires d'idée, je ne suis pas parvenu à rester muet.
Enfin voilà, maintenant c'est fini. Mon favori est élu, les petites phrases fielleuses de Hollande n'ont plus d'importance. Plus besoin de trembler à chaque fois que Sarko ouvre la bouche, en se demandant s'il n'a pas offert une occasion au PS de déformer une nouvelle phrase qu'il n'aurait pas assez précisée.
Ouf, fini. Hmmm ? Comment ? Les ...? Oh putain, c'est vrai !! Les législatives !! Mais nom de nom, quand vais-je enfin pouvoir me remettre à écrire des textes rigolos et apolitiques ?
Bon... On y retourne alors. Mais pas longtemps, c'est promis.
NOS AMIS DU PS
Le PS est dans une panade idéologique à peu près totale. Il hésite entre deux postures :
A - celle qui est la sienne depuis 1980 (discours généraliste montant les pauvres contre les riches, et alliance afférente avec le PC et les Verts), (attitude Hollande/Mélenchon/Fabius)
B - celle des autres socialistes européens (abandon de l'utopie communiste, acceptation d'une économie de marché régulée, bref décalage vers le centre). (attitude Strauss-Kahn/...peut-être Royal, on ne sait pas encore, ce serait pas mal qu'elle dise ce qu'elle pense un de ces quatre, plutôt que de critiquer ce que pensent les autres)
Mon avis : en sachant l'état des PS européens, qui sont tous des démocrates sociaux façon Strauss Kahn, et en voyant que le socialiste Blair est pote avec Sarkozy, il me paraît impossible que Hollande et Fabius puissent penser sincèrement que la bonne marche idéologique se situe à leur gauche plutôt qu'à leur droite. Je crois ces deux-là en revanche convaincus du bien-fondé électoraliste de leur position. Le pire, c'est que je suis de leur avis : si le PS veut exister dans l'opposition frontale, et non comme un partenaire de discussion du gouvernement de droite, ils sont obligés de forcer le trait, et de continuer de prôner l'opposition pauvres / riches de l'extrême gauche. Pourquoi ? Tout simplement parce que si les socialistes se mettent à ressembler à Blair ou à Zappatero... Ils se retrouveront tout proches de Sarkozy, et il leur deviendra très difficile de continuer de traiter leurs adversaires de droite comme les pires de tous.
Car disons les choses comme elles sont : en France, tout notre spectre politique est décalé vers la gauche. Notre droite équivaut à la gauche américaine et britannique. Dans les autres pays développés, notre gauche n'existerait pas... Je parle de notre gauche économique (notre gauche morale est surpassée sur sa gauche par les Pays-Bas, qui sont toujours les premiers à légaliser les choses, mais c'est autre débat). La vérité, c'est que Sarkozy serait un démocrate aux USA, et un
travailliste en Angleterre. Les socialistes sont donc condamnés à tenir
un discours d'extrême gauche pour exister.
Ainsi, le PS refuse à tout rompre d'être associés de près ou de loin au gouvernement. Ainsi, ils ont exclu Bernard Kouchner et Eric Besson à la minute où ils ont cessés de soutenir leur parti. C'est certes logique, mais en l'occurrence, cela s'inscrit dans une démarche d'opposition systématique à leurs adversaires, comme ils le font depuis 5 ans. A une exception près : la guerre en Irak, qui a vu se former un consensus contre elle. Mais là, le PS n'avait vraiment pas le choix - et pour cause: une telle opposition à la posture chiraquienne aurait mécontenté ses supporters d'extrême gauche, pacifistes par principe, qui constituent le seul point d'ancrage idéologique leur permettant de se démarquer encore de la droite.
La stratégie d'opposition systématique du PS a montré les limites de son efficacité pendant la campagne, quand Ségolène Royal a proposé une loi sur la protection des femmes battues... déjà votée par la droite à l'Assemblée Nationale, et qu'elle avait omis de voter. Oups.
Pour moi, c'est clair: Hollande et Fabius ont pris le parti de mentir à leurs militants. Ils ne pensent pas ce qu'ils disent. Hollande ne déteste pas les riches, contrairement à ce qu'il dit. Il a deux appartements et une maison. S'il ne se déteste pas, alors où sont les riches ? Ils savent que leur discours ne correspond pas à leur pensée, mais ils le maintiennent, car s'ils ne se placent pas clairement à gauche de la droite, où pourraient-ils se placer ?
Mélénchon, c'est autre chose. Lui, je le crois honnête. Lui n'aime pas les riches par principe. Mélenchon se trouve être précisément ce que Hollande et Fabius prétendent être: un type un peu benêt qui ne comprend pas l'économie, et que la générosité intestine empêche de voir les réalités des évolutions du monde. Moi, je trouve que sa connerie est cent fois plus respectable que la mauvaise foi des deux autres.
Strauss-Kahn, lui, est sincère. Voilà des années qu'il fait tout ce qu'il peut pour amener le PS à évoluer vers un socialisme plus proche des autres socialismes de notre continent, c'est à dire vers ce qu'on appelle la Social-démocratie. Seulement voilà, comme beaucoup de personnes honnêtes, il risque de n'arriver à rien. La majorité des électeurs sont plus binaires que lui; sans opposition claire au projet de droite, il n'a aucune chance. Problème: la différence entre son projet et celui de Sarkozy n'est pas flagrante.
Un pote me dit souvent : "Strauss-Kahn, je me demande ce qu'il fout à gauche". C'est une phrase qui suppose que l'on considère que la gauche doit rester dans ses archaïsmes économiques pour exister. Moi, ça m'arrangerait: ça me permettrait de continuer à considérer le PS comme les mauvais de l'échiquier politique. Mais pour la France... Je préférerais que Strauss-Kahn reste au PS et qu'il le fasse évoluer.
Que va choisir de faire le PS ? Garder sa ligne, et continuer de faire croire aux français qu'on peut dire merde au monde entier comme on a pu le faire avant la mondialisation? Ou se défaire des dogmes issus du communisme pour épouser, comme les autres PS, une économie de marché contrôlée affichée, et ainsi signer son arrêt de mort en avouant son inutilité dans notre pays, en présence d'une droite qui est déjà interventionniste ?
La Ligue des Droits de l'homme appelle à voter contre Sarkozy. Certains seront tentés de penser que si la ligue des droits de l'homme dit que Sarkozy n'est pas gentil, c'est qu'il ne doit pas respecter les droits de l'homme. Ce serait vrai si cette association n'était pas une organisation politisée. Or, l'une des raisons évoquée par l'assoce pour appeler à voter contre lui est sa gestion de l'évacuation du squat de Cachan.
Résumons-nous : suite à une décision de justice (si Sarko ne l'avait pas appliquée, on l'aurait taxé de vouloir attenter à la séparation des pouvoirs, hein), il a fait évacuer le squat. Après, il fallait décider du sort des évacués. Plutôt que de renvoyer tous les sans-papiers dans leur pays d'origine - ce que la loi l'autorisait à faire -, Sarko a opté pour une révision de chaque dossier au cas par cas. En attendant l'examen du dernier dossier, il a proposé un relogement provisoire à chaque sans-papier dans un hotel.
Là-dessus, la ligue des droits de l'homme, ainsi que le réseau Education Sans Frontières, interviennent sur place pour inciter les squatteurs à ne pas accepter les relogements provisoires... Mais à exiger des logements pérennes. Et pour cause: ces deux organisations sont favorables à la régularisation sans conditions de tous les sans-papiers.
LE GYMNASE
Résultat: les squatteurs, encouragés par les assoces en question, sont restés à Cachan dans des conditions pas possibles, alors qu'ils auraient pu attendre tranquillement à l'hôtel. Les évacués se sont donc entreposés dans un gymnase, mis à disposition par un maire de gauche, clamant qu'aucune solution de relogement n'avait été proposée. Les images de ce gymnase surpeuplé et insalubre ont fait le tour des télés, notamment grâce à certaines vedettes dont Josiane Balasko, qui habite dans mon quartier d'ailleurs, mais ça tout le monde s'en fout.
Si on se résume : on a mis sur le dos de Sarkozy la situation inhumaine d'immigrés clandestins, venus sur notre territoire en attendant une régularisation que leur avait laissé espérer les trois précédentes régularisations globales effectuées par les gouvernements socialistes, et maintenus dans des conditions d'insalubrité par des associations politisées et par un maire de gauche.
Sans l'intervention de ces association, la gestion de l'évacuation se serait passée sans heurt. Mais les assoces avaient un but politique: la régularisation globale. Avoir un but politique, c'est très bien. Se servir de la misère des autres pour ses propres convictions, c'est moche.
Les assoces n'ont pas eu gain de cause; il y a eu quelque chose comme 6000 régularisations. Et comme Sarko n'a pas changé de position sur les régularisations, la ligue appelle à voter contre lui. Je ne vois vraiment pas en quoi c'est un scoop, tout cela est très logique.
Logique ? Un peu moins depuis une semaine, puisqu'après avoir dit sur "A vous de juger" qu'elle était opposée à la régularisation globale, et après avoir dit que tous les parents d'écoliers sans-papiers devaient être régularisés, Ségolène a finalement déclaré pendant le débat que finalement, elle était pour la régularisation des parents au cas par cas... C'est-à-dire exactement la même position que ton Sarkozy bien aimé. Ceci dit, peut-être que la ligue des droits de l'homme se dit "après tout, elle déjà changé d'avis, peut-être que ce n'est pas fini." Tiens, c'est marrant, ça, je suis d'accord avec la ligue des droits de l'homme.
Ne nous y trompons pas: ces deux assoces, comme SOS Racisme, sont des associations politisées à gauche, avec des enseignes savamment composées pour laisser croire à une neutralité conférée par des grands principes d'humanisme universels. Harlem Désir, anciennement à la tête de SOS Racisme, est inscrit au PS. Tant que j'y suis, Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, est membre du bureau politique du PC. C'est marrant, tout le monde accuse Sarkozy d'avoir des amis dans les médias, mais tout le monde se fout que la gauche ait des amis chez les organisations qui se réclament indépendantes. Y aurait-il deux poids, deux mesures, ou je vois le mal partout?
Ah! Que de haine déversée dans nos
sillons, bientôt abreuvés par les larmes des soutiens du ou de la
perdant(e) de l'élection présidentielle.
Dimanche, au soir du 1er tour, me voilà devant "On n'est pas couchés",
l'émission de Fogiel sur M6. On y retrouve un rappeur répondant au doux
nom de Rost. Je ne sais pas pourquoi, mais un pressentiment me souffle
qu'il ne va pas soutenir Sarkozy. Je suis bien en dessous de la
vérité... Il ne se contente pas de ne pas soutenir Sarkozy; il déverse
toute la haine que ce bonhomme lui inspire. Petite citation - il faut
imaginer le mec très très remonté, plus agressif qu'un Hitler
haranguant la foule :
"Moi je vais pas voter pour un type qui nous traite de merde à nettoyer au Kärcher !"
"C'est
quand même extraordinaire", dirait Nicolas... Canteloup. Que les choses
soient bien claires entre nous : si j'étais noir, et que l'homme
politique Robert X me traitait de merde à nettoyer au Kärcher, je serai
sans doute très très énervé - enfin... Ayant sans doute moins de
testostérone que Rost, je n'aurais sans doute pas eu la même violence
d'attitude (il fallait le voir, le bougre! Brrr, il aurait fait peur à
Francis Heaulme). Mais j'aurais été tout à fait légitime à avoir
l'attitude de Rost à l'égard de Robert X.
Quand dira-t-on une bonne fois pour toutes que toute cette agressivité anti-Sarko est un immense malentendu ?
Sur quoi repose cette agressivité ? Sa politique ? Ok, résumons ce qui pourrait poser problème dans ses décisions :
- Régularisation au cas par cas
des clandestins de Cachan, refusant à la fois la régularisation sans
conditions et l'expulsion systématique (dont je viens d'apprendre en
écoutant Ségo chez Arlette Chabot qu'elle était pour le même système
que Sarko, soit dit en passant... Mais elle peut encore changer d'avis;
accordé, elle l'a déjà fait) - Instauration des radars automatiques - Création du Conseil Français du Culte Musulman, - suppression de la police de proximité
Jospin, alors en activité de 8h à 17h, et dont il conteste
l'efficacité, pour réassigner les ressources humaines sur les
investigations et les interpellations, laissant les animations aux
associations (et dont il n'est pas responsable du financement,
contrairement à ce qu'on dit) - création des Groupes d'Intervention Renforcés,
regroupant ponctuellement des membres des différentes agences
d'investigation pour lutter contre le crime organisé dans le cadre de
certaines affaires. - création d'un fichier d'empreintes génétiques de suspects
dans des affaires criminelles, comme en Angleterre. But affiché: passer
d'une culture de l'aveu à celle de la preuve, et ainsi décourager les
abus de garde à vue.
Voilà, pour ce qui est des mesures phares,
on a à peu près fait le tour. On a là des mesures qui peuvent plaire ou
déplaire; mais y a-t-il là-dedans quoi que ce soit qui puisse
légitimement pousser quiconque à penser que Nicolas Sarkozy est un
affreux fasciste ? Il ne me semble pas.
Que reste-t-il alors
pour expliquer ce sentiment de haine particulièrement violente à
l'égard de Sarkozy ? Si ce n'est pas à cause de ce qu'il a fait, c'est
sans doute à cause de quelque chose qu'il a dit. Et quand on écoute ses
opposants, on en a la confirmation. Voici, il me semble, les propos ou
positions qu'on lui reproche:
A - Avoir traité les habitants de banlieue de "racailles".
B - Avoir déclaré vouloir nettoyer les banlieues des noirs et des arabes au Kärcher.
C - S'être déclaré favorable à la guerre en Irak.
D
- S'être exprimé en faveur de l'immigration choisie, qui consiste à
piller les élites des pays défavorisés pour le bénéfice de la France.
E - Vouloir concentrer tous les pouvoirs entre ses mains.
F - Etre favorable au retour de la peine de mort.
G
- Avoir déclaré que l'on naît pédophile, et qu'il faut donc faire une
sélection génétique dès la naissance, comme dans Bienvenue à Gattaca.
En
effet, quand on lit tout ça, on se dit "brrr, quel affreux jojo ce
Sarko! Il ne faut absolument pas qu'il passe; Tout sauf Sarko! Allez,
peu importe ce que pense Ségolène, ce sera toujours moins grave que ce
que pense Sarko."
Le problème, c'est que les points A à G ne
sont PAS des déclarations de Nicolas Sarkozy. C'est une version des
propos de Sarko passés au logiciel socialiste. Un logiciel de
désinformation à laquelle participait Eric Besson, secrétaire national
du PS, il y a encore trois mois... jusqu'à ce que cet Eric Besson en
ait marre de caricaturer le bonhomme et finisse, dégoûté par tant de
mauvaise foi, par passer dans le camp adverse. Son récit, instructif,
est à lire en partie sur son site http://www.ericbesson.fr/
Il me semble que ce sont principalement ces postulats A à G qui provoquent la haine anti-Sarko. Et pourtant, rien n'est vrai. Ni le A, ni le G, ni les autres.
Je
vais donc vous livrer les versions factuelles de ces propos,
c'est-à-dire avant leur passage à la moulinette de la redoutable
désinformation/diabolisation socialiste (qu'Eric Besson dénonce
aujourd'hui comme une stratégie délibérée au PS!) :
A - LES RACAILLES
En
2005, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'intérieur, décide de se
rendre sur la dalle d'Argenteuil, l'un des coins les plus "chauds" de
la banlieue parisienne, en pleine nuit, dans le but de montrer qu'aucun
cm² de la République ne peut être confisqué par les bandes. A peine
descendu de voiture, des centaines de... types (on ne sait même plus
comment les appeler de peur d'être taxé de fascistes) se réunissent
pour engager une bagarre générale avec la police. La Police emmène
Sarkozy au commissariat le temps que les échauffourées se calment.
Plusieurs heures plus tard, il en ressort pour se diriger vers les
tours d'habitation. Sur le chemin, des centaines de types jettent
bouteilles, canettes, insultes et crachats sur le cortège qu'il
constitue avec les policiers assurant sa protection. Toute cette
agitation a produit beaucoup de vacarme, qui a attiré tous les
habitants des tours à leurs fenêtres. Arrivé en bas de l'une de ces
tours, Sarkozy voit apparaître, au premier étage (les journalistes
présents l'ont depuis maintes fois confirmé), une habitante, en
l'occurrence maghrébine. Elle l'interpelle :
"Monsieur Sarkozy! Quand est-ce que vous allez nous débarasser de cette racaille ?"
Sarkozy,
se sachant filmé, et sachant que les caméras sont braquées sur lui et
non sur la femme en question, décide de reprendre une partie de la
question, sans doute pour que sa réponse soit intelligible pour les
futurs téléspectateurs. Il répond donc :
"Vous en avez marre de cette bande de racailles ? Eh ben on va vous en débarrasser."
Pourquoi je précise que l'habitante est
maghrébine? Pour bien montrer qu'on ne peut pas l'accuser d'avoir tenu
un propos raciste; ce ne sont évidemment pas les arabes qu'elle traite
de racaille; ce sont les 200 connards qui se sont bagarrés avec les
flics et caillassé Sarko depuis des heures.
Le lendemain, François Hollande,
bientôt suivi par ses camarades du PS, puis par l'ensemble de la
gauche, déclare en substance : un ministre de l'intérieur ne doit pas
employer de tels mots pour qualifier une partie de notre population
sous prétexte qu'elle habite la banlieue. Dès lors, de "Madame la
banlieusarde, on va vous débarasser de la racaille que constituent ces
lanceurs de bouteille, de crachats et d'insultes", on passe à "les
habitants de banlieue sont des racailles." Déformation volontaire et
malhonnête.
Quelques mois plus tard surviennent les émeutes de
banlieue, que François Hollande mettra sur le compte des déclarations
de Sarkozy, qui auraient enflammé les banlieues. Si l'on considère que
c'est effectivement cette phrase qui est responsable de novembre 2005,
alors c'est à lui-même que François Hollande doit s'en plaindre d'avoir
déformé une phrase du ministre de l'intérieur. C'est grave, très grave;
si Hollande arrive encore à bien dormir face à sa conscience, c'est
sans doute un peu grâce à Sarkozy, puisqu'aucun mort n'a été à déplorer
au cours des émeutes. Je ne sais pas si le secrétaire général du PS se
sentirait aussi bien si sa désinformation avait coûté la mort à un
émeutier ou à un flic... Mais ne soyons pas d'aussi mauvaise foi que
lui: les émeutes ont évidemment davantage à voir avec la mort des deux
gamins dans le compteur EDF à la veille des émeutes qu'avec une phrase
prononcée plusieurs mois plus tôt.
B - LE KARCHER
On
a ici quasiment le même cas de figure que l'histoire des "racailles".
En visite dans un quartier chaud, Sarkozy se rend dans une barre
d'habitation. L'endroit est miteux, tagué de partout. Il respire le
trafic. Au cours de sa visite, une famille maghrébine lui demande :
regardez, c'est sale, il faut nettoyer. Y a des tags, y a de la drogue,
il faut nous nettoyer tout ça! Discours qui lui est tenu pendant tout
son séjour dans cet immeuble.
De retour en bas de l'immeuble, il déclare à la presse, solennel : "On va nettoyer cet endroit, et au Kärcher s'il le faut."
Aussitôt,
les socialistes, Julien Dray en tête, déclare qu'il est scandaleux de
parler de nettoyage, dans des propos qui rappellent la folie des années
40. En creux, il accuse Sarkozy de préparer un nettoyage ethnique. Plusieurs mois plus tard, cela donne, dans la bouche de Rost : "M. Sarkozy nous traite de merde à nettoyer au Kärcher!"
C'est
grave, très grave. La désinformation, ça marche très bien. La rumeur se
répand toujours plus vite que l'information, et les démentis ne
suffisent pas à l'effacer. Après, certains se sentent insultés par des
propos qui n'ont pas été tenus, et, la gauche à raison, il y a beaucoup
de tension entre les jeunes et Sarkozy. Sauf que c'est de la faute
éhontée des socialistes... Mais il est tellement gros, tellement
scandaleux, tellement inimaginable qu'un parti politique puisse prendre
sciemment le risque de créer le climat d'une guerre civile dans le seul
but de diaboliser son adversaire et de passer pour les gentils, que
personne n'ose vraiment formuler cette possibilité. Qu'on ne vienne pas
me dire que les médias sont à la botte de Sarkozy... Sinon les rumeurs
ne se seraient pas transmises aussi rapidement, et les démentis qui
auraient pu désamorcer la situation auraient bénéificé d'une couverture
bien meilleure.
C - LA GUERRE EN IRAK
Il
y a quelques temps, Bush décide d'envahir l'Irak. Jacques Chirac s'y
oppose, en menaçant d'utiliser son droit de veto dans le cadre du
conseil de sécurité de l'ONU. Sarkozy n'est pas favorable à l'invasion
de l'Irak, mais juge l'utilisation du veto doublement bête: d'une part,
la France risque des conséquences économiques (et il y en aura, avec
une baisse des importations de nos produits), et d'autre part, le veto
lui paraît vain car il ne devrait pas empêcher les USA d'entrer en
guerre sans l'ONU. De fait, c'est ce qui s'est produit.
Simple
désaccord sur la méthode d'opposition? Peu importe : les adversaires de
Sarkozy, déconcertés par sa popularité, préfèrent ce stupide
syllogisme: "Sarkozy s'oppose à Chirac, donc il est avec Bush."
Désinformation volontaire et malhonnête. Ou alors énorme manifestation
de connerie. Je ne sais pas ce qui est préférable.
D - L'IMMIGRATION CHOISIE
A
un moment donné, Sarkozy évoque le concept d'immigration choisie.
L'idée est la suivante : il s'agit de passer des accords avec les pays
d'émigration (Malin, Bénin, Sénégal, etc), pour définir un nombre
d'émigrants vers la France, notamment un certain nombre d'étudiants,
ayant pour vocation à y faire leurs études, leur formation puis leur
apprentissage, plus éventuellement un an de pratique... avant de
RETOURNER dans leur pays d'origine afin d'y pratiquer leur profession
nouvellement apprise.
De tout cela, les socialistes décident de
ne garder que l'appellation, et déclarent en substance: "L'immigration
choisie est un concept qui renvoie à la pire époque du colonialisme;
piller les élites des pays d'Afrique pour le compte du nôtre serait une
attitude négrière." Déformation volontaire ou simplisme intellectuel...
Décidément, je ne sais toujours pas ce qui est pire.
Le président du Sénégal, Abdoullaye
Wade, qui n'est pas exactement un soutien de Sarkozy, s'est laissé
abusé par la rumeur. Lui aussi trouvait scandaleux l'idée du pillage
des élites. Et puis Sarko est allé au Sénégal pour s'expliquer. Il a
été accuelli par des manifs hostiles... Après une discussion en tête à
tête avec Wade, il repart, un accord d'immigration choisie en poche.
Soit Wade est moins borné que les socialistes, soit l'une des parties
était de mauvaise foi. Non, vraiment? Est-ce possible?
E - LA CONCENTRATION DES POUVOIRS
A
un moment, les socialistes se sont mis à barbouiller l'image de Sarkozy
avec des aspirations d'empereur, le traitant notamment de "petit
Napoléon" (titre qui fera la première page de Marianne, journal, hum,
pas du tout engagé).
Sarkozy est un grand fan d'histoire; il a notamment été fasciné par le destin de Napoléon, et il l'a souvent dit. D'accord. Moi,
je trouve le destin d'Hitler fascinant. Pour autant, c'est le plus
grand salaud de l'histoire et je n'ai pas envie qu'un seul de mes
orteils ne ressemble à un des siens.
Le PS a fait tout ce qu'il
a pu pour faire passer Sarkozy pour un empereur dans l'âme, mettant
l'accent sur le fait que l'UMP est entièrement à sa botte,
sous-entendant qu'il tient ce parti d'une main de fer après s'être
auto-couronné, comme Napoléon... En oubliant de dire qu'il a été élu
démocratiquement par les militants, ce qu'aucun chef de parti n'a
jamais été... Pas même au PS, qui désigne son chef en bureau politique,
comme au PC et comme ailleurs.
Et puis il y a le coup de la double casquette ministre de l'intérieur / candidat. Version socialiste :
il est scandaleux d'être candidat tout en demeurant en fonction dans un
ministère, car il y a risque de confusion des moyens. Voilà qui dénote
une conception de la démocratie bien étrange.
Version factuelle :
Aucun ministre n'a jamais démissionné parce qu'il était candidat.
Jamais. Ni Barre, ni Balladur, ni Chirac, ni Giscard, Ni Jospin.
Sarkozy est le premier à le faire. Certes, il est ministre de
l'intérieur, celui qui organise les élections. Jospin, lui, était
premier ministre, qui a autorité sur le ministre de l'intérieur.
Mitterrand était président au moment de sa réélection. Et le président
a autorité sur tous les ministres. Et l'on n'a jamais accusé Mitterrand
ou Jospin d'être des dictateurs.
Un dernier pour la route :
Sarkozy a été le premier à proposer d'abandonner deux privilèges
présidentiels, fonction à laquelle il veut pourtant accéder: le droit
de grâce, et les nominations arbitraires à la tête des grandes
entreprises publiques.
Si l'on regarde les faits, Sarkozy est un
des hommes politiques les plus soucieux de la démocratie.
Malheureusement, le personnage qu'ont créé les socialistes cadre très
bien avec son caractère énergique et son omniprésence sur le terrain,
et donc dans les médias. On le voit partout; ses opposants en déduisent
qu'il contrôle tout, arguant qu'il est ami de plusieurs patrons de
presse.
Sarkozy est attiré par les gens comme lui; ceux qui,
ambitieux, aiment être aux manettes. Du coup, il est pote avec beaucoup
de patrons, dont certains patrons de presse. Très facile, dès lors,
pour ses opposants de le soupçonner de vouloir contrôler les médias
dans le cadre d'une société totalitaire. Vous ne trouvez pas que ça
commence à faire un peu parano, tout ça? Enfin admettons... Si Sarko
cherche vraiment à contrôler la presse, visiblement, il n'est pas très
doué, étant donné le nombre record de publications l'attaquant
frontalement!
F - LA PEINE DE MORT
Le
top du top de la rumeur. La cerise sur le gâteau, la chantilly sur les
fraises déjà sucrées, le Ronald McDonald à roulettes en cadeau avec le
Happy Meal. Le truc le plus stupide que j'aie jamais entendu à son
sujet. Et je ne sais même pas d'où c'est parti! Une piste : peut-être
que son accusation d'être pro-Bush (ce qui est un non-sens puisqu'il
s'est opposé à la guerre en Irak) lui a valu la suspicion d'être pour
la peine de mort, encore légale aux USA. Je n'ai pas mieux.
En
tout cas il est contre, il l'a dit et redit. Je ne vois pas quoi dire
d'autre, mais en même temps je ne vois pas ce qu'on peut encore lui
reprocher là-dessus après un démenti formel de sa part, sauf à dire
qu'il ment, et qu'en fait il est bel et bien pour mais il ne veut pas
le dire. De toutes façons c'est un menteur, en tout cas ce serait pas
étonnant qu'il mente, car il est méchant, parce que je vous rappelle
qu'il n'aime pas les banlieusards et qu'il veut virer les noirs et les
arabes.
G - LE DETERMINISME GENETIQUE
Voici
quelques semaines, Nicolas Sarkozy se prête à un entretien-débat de
4h30 avec un philosophe. Une multitude de sujets sont abordés, et,
parmi eux, la génétique. A un moment, le philosophe lui demande ce
qu'il pense de la part de l'inné et de l'acquis dans les comportements
criminogènes. Lui répond : "J'incline à penser qu'on naît pédophile, et
c'est d'ailleurs un problème qu'on ne sache traiter cette pathologie."
On
lui demande son opinion, il la donne : a priori, il dirait que oui, la
génétique joue. Il n'en est pas sûr. C'est son sentiment. On a tous un
avis sur tout; on donne toujours son avis, même quand on ne sait rien
pour sûr; on donne sa tendance, ne serait-ce que pour faire avancer le
débat.
Le lendemain, on entend : "Nicolas Sarkozy se déclare convaincu par la théorie du déterminisme génétique". Comme
s'il avait convoqué les journalistes, s'était installé derrière son
pupitre pour dire solennellement "Les pédophiles le sont dès la
naissance." Ce n'est pas la même chose. Un avis personnel sans
certitude n'engage aucune politique. Malgré cela, ses opposants le
soupçonnent aussitôt de vouloir instaurer la sélection par les gênes à
la naissance. Et quand bien même il décidait, dans un accès de
simplisme qui ne lui ressemble pas du tout, de faire Gattaca en France,
encore faudrait-il qu'il y ait des scientifiques et des études pour
prouver que la théorie du déterminisme est fondée, puis pour développer
la technologie et établir les règles de sélection, sinon, comment
fait-on la sélection?
Plus tard, Sarko a précisé sa pensée,
réalisant que sa phrase avait été, une fois de plus, sortie de son
contexte. Il déclare ainsi sur France 2 qu'il se posait simplement la
question de la part de l'inné et de l'acquis dans des comportements
tels que la pédophilie, mais qu'en réalité il n'en savait rien. Il
avait simplement émis une hypothèse, comme le font d'ailleurs tous les
scientifiques avant même de se lancer dans la démonstration. Il part du
principe que les gens réagissent différemment, sans que l'on sache
pourquoi, face au tabac - des fumeurs passifs peuvent avoir un cancer,
et un gros fumeur peut ne rien développer -, et rappelle qu'on a
longtemps pensé que l'autisme était due à l'éducation des parents.
Il
précise que son souci est de parvenir à déterminer quels comportements
sont des maladies cérébrales, et lesquels sont des maladies d'ordre
psychique, de façon à savoir comment les traiter. Preuve que le
traitement médical (et non la sélection eugéniste!) est son but: il
souhaite que les délinquants sexuels s'engagent à suivre un traitement
à leur sortie de prison, et plus généralement, que les délinquants
atteints de pathologies mentales ne soient plus enfermés avec les
autres détenus mais dans des établissements spécialisés. C'est bien la
preuve qu'il ne pense pas à la sélection à la naissance.
Conclusion :
Sarkozy n'est ni raciste, ni xénophobe, ni eugéniste, ni pro-Bush, ni
anti-démocratique, ni pour la peine de mort, ni esclavagiste. En
revanche, il a un défaut qui est indéniable : il est en tête des
sondages depuis 5 ans.
Ah! Que de haine déversée dans nos sillons, bientôt abreuvés par les larmes des soutiens du ou de la perdant(e) de l'élection présidentielle.
Dimanche, au soir du 1er tour, me voilà devant "On n'est pas couchés", l'émission de Fogiel sur M6. On y retrouve un rappeur répondant au doux nom de Rost. Je ne sais pas pourquoi, mais un pressentiment me souffle qu'il ne va pas soutenir Sarkozy. Je suis bien en dessous de la vérité... Il ne se contente pas de ne pas soutenir Sarkozy; il déverse toute la haine que ce bonhomme lui inspire. Petite citation - il faut imaginer le mec très très remonté, plus agressif qu'un Hitler haranguant la foule :
"Moi je vais pas voter pour un type qui nous traite de merde à nettoyer au Kärcher !"
"C'est quand même extraordinaire", dirait Nicolas... Canteloup. Que les choses soient bien claires entre nous : si j'étais noir, et que l'homme politique Robert X me traitait de merde à nettoyer au Kärcher, je serai sans doute très très énervé - enfin... Ayant sans doute moins de testostérone que Rost, je n'aurais sans doute pas eu la même violence d'attitude (il fallait le voir, le bougre! Brrr, il aurait fait peur à Francis Heaulme). Mais j'aurais été tout à fait légitime à avoir l'attitude de Rost à l'égard de Robert X.
Quand dira-t-on une bonne fois pour toutes que toute cette agressivité anti-Sarko est un immense malentendu ?
Sur quoi repose cette agressivité ? Sa politique ? Ok, résumons ce qui pourrait poser problème dans ses décisions :
- Régularisation au cas par cas des clandestins de Cachan, refusant à la fois la régularisation sans conditions et l'expulsion systématique (dont je viens d'apprendre en écoutant Ségo chez Arlette Chabot qu'elle était pour le même système que Sarko, soit dit en passant... Mais elle peut encore changer d'avis; accordé, elle l'a déjà fait) - Instauration des radars automatiques - Création du Conseil Français du Culte Musulman, - suppression de la police de proximité Jospin, alors en activité de 8h à 17h, et dont il conteste l'efficacité, pour réassigner les ressources humaines sur les investigations et les interpellations, laissant les animations aux associations (et dont il n'est pas responsable du financement, contrairement à ce qu'on dit) - création des Groupes d'Intervention Renforcés, regroupant ponctuellement des membres des différentes agences d'investigation pour lutter contre le crime organisé dans le cadre de certaines affaires. - création d'un fichier d'empreintes génétiques de suspects dans des affaires criminelles, comme en Angleterre. But affiché: passer d'une culture de l'aveu à celle de la preuve, et ainsi décourager les abus de garde à vue.
Voilà, pour ce qui est des mesures phares, on a à peu près fait le tour. On a là des mesures qui peuvent plaire ou déplaire; mais y a-t-il là-dedans quoi que ce soit qui puisse légitimement pousser quiconque à penser que Nicolas Sarkozy est un affreux fasciste ? Il ne me semble pas.
Que reste-t-il alors pour expliquer ce sentiment de haine particulièrement violente à l'égard de Sarkozy ? Si ce n'est pas à cause de ce qu'il a fait, c'est sans doute à cause de quelque chose qu'il a dit. Et quand on écoute ses opposants, on en a la confirmation. Voici, il me semble, les propos ou positions qu'on lui reproche:
A - Avoir traité les habitants de banlieue de "racailles".
B - Avoir déclaré vouloir nettoyer les banlieues des noirs et des arabes au Kärcher.
C - S'être déclaré favorable à la guerre en Irak.
D - S'être exprimé en faveur de l'immigration choisie, qui consiste à piller les élites des pays défavorisés pour le bénéfice de la France.
E - Vouloir concentrer tous les pouvoirs entre ses mains.
F - Etre favorable au retour de la peine de mort.
G - Avoir déclaré que l'on naît pédophile, et qu'il faut donc faire une sélection génétique dès la naissance, comme dans Bienvenue à Gattaca.
En effet, quand on lit tout ça, on se dit "brrr, quel affreux jojo ce Sarko! Il ne faut absolument pas qu'il passe; Tout sauf Sarko! Allez, peu importe ce que pense Ségolène, ce sera toujours moins grave que ce que pense Sarko."
Le problème, c'est que les points A à G ne sont PAS des déclarations de Nicolas Sarkozy. C'est une version des propos de Sarko passés au logiciel socialiste. Un logiciel de désinformation à laquelle participait Eric Besson, secrétaire national du PS, il y a encore trois mois... jusqu'à ce que cet Eric Besson en ait marre de caricaturer le bonhomme et finisse, dégoûté par tant de mauvaise foi, par passer dans le camp adverse. Son récit, instructif, est à lire en partie sur son site http://www.ericbesson.fr/
Il me semble que ce sont principalement ces postulats A à G qui provoquent la haine anti-Sarko. Et pourtant, rien n'est vrai. Ni le A, ni le G, ni les autres.
Je vais donc vous livrer les versions factuelles de ces propos, c'est-à-dire avant leur passage à la moulinette de la redoutable désinformation/diabolisation socialiste (qu'Eric Besson dénonce aujourd'hui comme une stratégie délibérée au PS!) :
A - LES RACAILLES
En 2005, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'intérieur, décide de se rendre sur la dalle d'Argenteuil, l'un des coins les plus "chauds" de la banlieue parisienne, en pleine nuit, dans le but de montrer qu'aucun cm² de la République ne peut être confisqué par les bandes. A peine descendu de voiture, des centaines de... types (on ne sait même plus comment les appeler de peur d'être taxé de fascistes) se réunissent pour engager une bagarre générale avec la police. La Police emmène Sarkozy au commissariat le temps que les échauffourées se calment. Plusieurs heures plus tard, il en ressort pour se diriger vers les tours d'habitation. Sur le chemin, des centaines de types jettent bouteilles, canettes, insultes et crachats sur le cortège qu'il constitue avec les policiers assurant sa protection. Toute cette agitation a produit beaucoup de vacarme, qui a attiré tous les habitants des tours à leurs fenêtres. Arrivé en bas de l'une de ces tours, Sarkozy voit apparaître, au premier étage (les journalistes présents l'ont depuis maintes fois confirmé), une habitante, en l'occurrence maghrébine. Elle l'interpelle :
"Monsieur Sarkozy! Quand est-ce que vous allez nous débarasser de cette racaille ?"
Sarkozy, se sachant filmé, et sachant que les caméras sont braquées sur lui et non sur la femme en question, décide de reprendre une partie de la question, sans doute pour que sa réponse soit intelligible pour les futurs téléspectateurs. Il répond donc :
"Vous en avez marre de cette bande de racailles ? Eh ben on va vous en débarrasser."
Pourquoi je précise que l'habitante est maghrébine? Pour bien montrer qu'on ne peut pas l'accuser d'avoir tenu un propos raciste; ce ne sont évidemment pas les arabes qu'elle traite de racaille; ce sont les 200 connards qui se sont bagarrés avec les flics et caillassé Sarko depuis des heures.
Le lendemain, François Hollande, bientôt suivi par ses camarades du PS, puis par l'ensemble de la gauche, déclare en substance : un ministre de l'intérieur ne doit pas employer de tels mots pour qualifier une partie de notre population sous prétexte qu'elle habite la banlieue. Dès lors, de "Madame la banlieusarde, on va vous débarasser de la racaille que constituent ces lanceurs de bouteille, de crachats et d'insultes", on passe à "les habitants de banlieue sont des racailles." Déformation volontaire et malhonnête.
Quelques mois plus tard surviennent les émeutes de banlieue, que François Hollande mettra sur le compte des déclarations de Sarkozy, qui auraient enflammé les banlieues. Si l'on considère que c'est effectivement cette phrase qui est responsable de novembre 2005, alors c'est à lui-même que François Hollande doit s'en plaindre d'avoir déformé une phrase du ministre de l'intérieur. C'est grave, très grave; si Hollande arrive encore à bien dormir face à sa conscience, c'est sans doute un peu grâce à Sarkozy, puisqu'aucun mort n'a été à déplorer au cours des émeutes. Je ne sais pas si le secrétaire général du PS se sentirait aussi bien si sa désinformation avait coûté la mort à un émeutier ou à un flic... Mais ne soyons pas d'aussi mauvaise foi que lui: les émeutes ont évidemment davantage à voir avec la mort des deux gamins dans le compteur EDF à la veille des émeutes qu'avec une phrase prononcée plusieurs mois plus tôt.
B - LE KARCHER
On a ici quasiment le même cas de figure que l'histoire des "racailles". En visite dans un quartier chaud, Sarkozy se rend dans une barre d'habitation. L'endroit est miteux, tagué de partout. Il respire le trafic. Au cours de sa visite, une famille maghrébine lui demande : regardez, c'est sale, il faut nettoyer. Y a des tags, y a de la drogue, il faut nous nettoyer tout ça! Discours qui lui est tenu pendant tout son séjour dans cet immeuble.
De retour en bas de l'immeuble, il déclare à la presse, solennel : "On va nettoyer cet endroit, et au Kärcher s'il le faut."
Aussitôt, les socialistes, Julien Dray en tête, déclare qu'il est scandaleux de parler de nettoyage, dans des propos qui rappellent la folie des années 40. En creux, il accuse Sarkozy de préparer un nettoyage ethnique. Plusieurs mois plus tard, cela donne, dans la bouche de Rost : "M. Sarkozy nous traite de merde à nettoyer au Kärcher!"
C'est grave, très grave. La désinformation, ça marche très bien. La rumeur se répand toujours plus vite que l'information, et les démentis ne suffisent pas à l'effacer. Après, certains se sentent insultés par des propos qui n'ont pas été tenus, et, la gauche à raison, il y a beaucoup de tension entre les jeunes et Sarkozy. Sauf que c'est de la faute éhontée des socialistes... Mais il est tellement gros, tellement scandaleux, tellement inimaginable qu'un parti politique puisse prendre sciemment le risque de créer le climat d'une guerre civile dans le seul but de diaboliser son adversaire et de passer pour les gentils, que personne n'ose vraiment formuler cette possibilité. Qu'on ne vienne pas me dire que les médias sont à la botte de Sarkozy... Sinon les rumeurs ne se seraient pas transmises aussi rapidement, et les démentis qui auraient pu désamorcer la situation auraient bénéificé d'une couverture bien meilleure.
C - LA GUERRE EN IRAK
Il y a quelques temps, Bush décide d'envahir l'Irak. Jacques Chirac s'y oppose, en menaçant d'utiliser son droit de veto dans le cadre du conseil de sécurité de l'ONU. Sarkozy n'est pas favorable à l'invasion de l'Irak, mais juge l'utilisation du veto doublement bête: d'une part, la France risque des conséquences économiques (et il y en aura, avec une baisse des importations de nos produits), et d'autre part, le veto lui paraît vain car il ne devrait pas empêcher les USA d'entrer en guerre sans l'ONU. De fait, c'est ce qui s'est produit.
Simple désaccord sur la méthode d'opposition? Peu importe : les adversaires de Sarkozy, déconcertés par sa popularité, préfèrent ce stupide syllogisme: "Sarkozy s'oppose à Chirac, donc il est avec Bush." Désinformation volontaire et malhonnête. Ou alors énorme manifestation de connerie. Je ne sais pas ce qui est préférable.
D - L'IMMIGRATION CHOISIE
A un moment donné, Sarkozy évoque le concept d'immigration choisie. L'idée est la suivante : il s'agit de passer des accords avec les pays d'émigration (Malin, Bénin, Sénégal, etc), pour définir un nombre d'émigrants vers la France, notamment un certain nombre d'étudiants, ayant pour vocation à y faire leurs études, leur formation puis leur apprentissage, plus éventuellement un an de pratique... avant de RETOURNER dans leur pays d'origine afin d'y pratiquer leur profession nouvellement apprise.
De tout cela, les socialistes décident de ne garder que l'appellation, et déclarent en substance: "L'immigration choisie est un concept qui renvoie à la pire époque du colonialisme; piller les élites des pays d'Afrique pour le compte du nôtre serait une attitude négrière." Déformation volontaire ou simplisme intellectuel... Décidément, je ne sais toujours pas ce qui est pire.
Le président du Sénégal, Abdoullaye Wade, qui n'est pas exactement un soutien de Sarkozy, s'est laissé abusé par la rumeur. Lui aussi trouvait scandaleux l'idée du pillage des élites. Et puis Sarko est allé au Sénégal pour s'expliquer. Il a été accuelli par des manifs hostiles... Après une discussion en tête à tête avec Wade, il repart, un accord d'immigration choisie en poche. Soit Wade est moins borné que les socialistes, soit l'une des parties était de mauvaise foi. Non, vraiment? Est-ce possible?
E - LA CONCENTRATION DES POUVOIRS
A un moment, les socialistes se sont mis à barbouiller l'image de Sarkozy avec des aspirations d'empereur, le traitant notamment de "petit Napoléon" (titre qui fera la première page de Marianne, journal, hum, pas du tout engagé).
Sarkozy est un grand fan d'histoire; il a notamment été fasciné par le destin de Napoléon, et il l'a souvent dit. D'accord. Moi, je trouve le destin d'Hitler fascinant. Pour autant, c'est le plus grand salaud de l'histoire et je n'ai pas envie qu'un seul de mes orteils ne ressemble à un des siens.
Le PS a fait tout ce qu'il a pu pour faire passer Sarkozy pour un empereur dans l'âme, mettant l'accent sur le fait que l'UMP est entièrement à sa botte, sous-entendant qu'il tient ce parti d'une main de fer après s'être auto-couronné, comme Napoléon... En oubliant de dire qu'il a été élu démocratiquement par les militants, ce qu'aucun chef de parti n'a jamais été... Pas même au PS, qui désigne son chef en bureau politique, comme au PC et comme ailleurs.
Et puis il y a le coup de la double casquette ministre de l'intérieur / candidat. Version socialiste : il est scandaleux d'être candidat tout en demeurant en fonction dans un ministère, car il y a risque de confusion des moyens. Voilà qui dénote une conception de la démocratie bien étrange.
Version factuelle : Aucun ministre n'a jamais démissionné parce qu'il était candidat. Jamais. Ni Barre, ni Balladur, ni Chirac, ni Giscard, Ni Jospin. Sarkozy est le premier à le faire. Certes, il est ministre de l'intérieur, celui qui organise les élections. Jospin, lui, était premier ministre, qui a autorité sur le ministre de l'intérieur. Mitterrand était président au moment de sa réélection. Et le président a autorité sur tous les ministres. Et l'on n'a jamais accusé Mitterrand ou Jospin d'être des dictateurs.
Un dernier pour la route : Sarkozy a été le premier à proposer d'abandonner deux privilèges présidentiels, fonction à laquelle il veut pourtant accéder: le droit de grâce, et les nominations arbitraires à la tête des grandes entreprises publiques.
Si l'on regarde les faits, Sarkozy est un des hommes politiques les plus soucieux de la démocratie. Malheureusement, le personnage qu'ont créé les socialistes cadre très bien avec son caractère énergique et son omniprésence sur le terrain, et donc dans les médias. On le voit partout; ses opposants en déduisent qu'il contrôle tout, arguant qu'il est ami de plusieurs patrons de presse.
Sarkozy est attiré par les gens comme lui; ceux qui, ambitieux, aiment être aux manettes. Du coup, il est pote avec beaucoup de patrons, dont certains patrons de presse. Très facile, dès lors, pour ses opposants de le soupçonner de vouloir contrôler les médias dans le cadre d'une société totalitaire. Vous ne trouvez pas que ça commence à faire un peu parano, tout ça? Enfin admettons... Si Sarko cherche vraiment à contrôler la presse, visiblement, il n'est pas très doué, étant donné le nombre record de publications l'attaquant frontalement!
F - LA PEINE DE MORT
Le top du top de la rumeur. La cerise sur le gâteau, la chantilly sur les fraises déjà sucrées, le Ronald McDonald à roulettes en cadeau avec le Happy Meal. Le truc le plus stupide que j'aie jamais entendu à son sujet. Et je ne sais même pas d'où c'est parti! Une piste : peut-être que son accusation d'être pro-Bush (ce qui est un non-sens puisqu'il s'est opposé à la guerre en Irak) lui a valu la suspicion d'être pour la peine de mort, encore légale aux USA. Je n'ai pas mieux.
En tout cas il est contre, il l'a dit et redit. Je ne vois pas quoi dire d'autre, mais en même temps je ne vois pas ce qu'on peut encore lui reprocher là-dessus après un démenti formel de sa part, sauf à dire qu'il ment, et qu'en fait il est bel et bien pour mais il ne veut pas le dire. De toutes façons c'est un menteur, en tout cas ce serait pas étonnant qu'il mente, car il est méchant, parce que je vous rappelle qu'il n'aime pas les banlieusards et qu'il veut virer les noirs et les arabes.
G - LE DETERMINISME GENETIQUE
Voici quelques semaines, Nicolas Sarkozy se prête à un entretien-débat de 4h30 avec un philosophe. Une multitude de sujets sont abordés, et, parmi eux, la génétique. A un moment, le philosophe lui demande ce qu'il pense de la part de l'inné et de l'acquis dans les comportements criminogènes. Lui répond : "J'incline à penser qu'on naît pédophile, et c'est d'ailleurs un problème qu'on ne sache traiter cette pathologie."
On lui demande son opinion, il la donne : a priori, il dirait que oui, la génétique joue. Il n'en est pas sûr. C'est son sentiment. On a tous un avis sur tout; on donne toujours son avis, même quand on ne sait rien pour sûr; on donne sa tendance, ne serait-ce que pour faire avancer le débat.
Le lendemain, on entend : "Nicolas Sarkozy se déclare convaincu par la théorie du déterminisme génétique". Comme s'il avait convoqué les journalistes, s'était installé derrière son pupitre pour dire solennellement "Les pédophiles le sont dès la naissance." Ce n'est pas la même chose. Un avis personnel sans certitude n'engage aucune politique. Malgré cela, ses opposants le soupçonnent aussitôt de vouloir instaurer la sélection par les gênes à la naissance. Et quand bien même il décidait, dans un accès de simplisme qui ne lui ressemble pas du tout, de faire Gattaca en France, encore faudrait-il qu'il y ait des scientifiques et des études pour prouver que la théorie du déterminisme est fondée, puis pour développer la technologie et établir les règles de sélection, sinon, comment fait-on la sélection?
Plus tard, Sarko a précisé sa pensée, réalisant que sa phrase avait été, une fois de plus, sortie de son contexte. Il déclare ainsi sur France 2 qu'il se posait simplement la question de la part de l'inné et de l'acquis dans des comportements tels que la pédophilie, mais qu'en réalité il n'en savait rien. Il avait simplement émis une hypothèse, comme le font d'ailleurs tous les scientifiques avant même de se lancer dans la démonstration. Il part du principe que les gens réagissent différemment, sans que l'on sache pourquoi, face au tabac - des fumeurs passifs peuvent avoir un cancer, et un gros fumeur peut ne rien développer -, et rappelle qu'on a longtemps pensé que l'autisme était due à l'éducation des parents.
Il précise que son souci est de parvenir à déterminer quels comportements sont des maladies cérébrales, et lesquels sont des maladies d'ordre psychique, de façon à savoir comment les traiter. Preuve que le traitement médical (et non la sélection eugéniste!) est son but: il souhaite que les délinquants sexuels s'engagent à suivre un traitement à leur sortie de prison, et plus généralement, que les délinquants atteints de pathologies mentales ne soient plus enfermés avec les autres détenus mais dans des établissements spécialisés. C'est bien la preuve qu'il ne pense pas à la sélection à la naissance.
Conclusion : Sarkozy n'est ni raciste, ni xénophobe, ni eugéniste, ni pro-Bush, ni anti-démocratique, ni pour la peine de mort, ni esclavagiste. En revanche, il a un défaut qui est indéniable : il est en tête des sondages depuis 5 ans.