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Slobodan le gentil dictateur
7 octobre 2006

Nous sommes tous fonctionnaires

Les socialistes, en gouvernant à crédit, ont laissé croire aux gens que quand le gouvernement voulait quelque chose, il pouvait l'obtenir. Depuis, les gens pensent que l'état est tout puissant, qu'il a des ressources illimitées, et qu'il suffirait qu'il le veuille pour augmenter le smic à 2000 euros, abaisser le temps de travail, augmenter les congés payés, augmenter les allocations chômage, maintenir les indemnisations des intermittents du spectacle à un niveau qui ferait que le système serait exsangue dans quelques temps. Que, si le gouvernement ne le fait pas, c'est qu'il est contre les petites gens, et donc (logique) avec le grand patronat.

C'est la différence entre la droite et la gauche. La gauche, en 1981, voyant au bout de quelques mois qu'elle n'aurait pas l'argent pour faire ses réformes, a décidé de... les faire quand même. Quand la gauche a envie d'un truc, elle le prend. Peu importe le chemin; quand on est au supermarché, au rayon foie gras, et que les boites sont à portée de main, pourquoi s'embêter à aller chercher de l'argent quelque part, alors qu'il suffit de tendre le bras ?

Les raccourcis ont ceci de très pratique qu'ils ne bénéficient quà vous, mais font s'abattre leurs conséquences négatives sur tout le monde... Le calcul est vite fait ! Ainsi, quand vous coupez à travers champ, vous êtes le seul à arriver en avance, mais les traces de pneu que vous avez laissées, elles, seront là pour tous ceux qui vous suivront. Il n'empêche qu'arrivés en avance, vous aurez eu le temps de bouffer tous les canapés avant l'arrivée des autres. En politique, ça donne :

"Nous, à gauche, on a instauré le Smig, la 5ème semaine de congés payés et les 35 heures. Et vous à droite, vous avez fait quoi dans ce sens ? Rien. Et pourquoi ?

- Parce qu'on a pas envie d'augmenter encore les impôts, et qu'en plus, vous nous avez refilé le crédit et êtes repartis avec la reconnaissance du peuple de leur avoir donné plus de vacances. Nous, on a plus d'argent. Et comme on ne veut pas augmenter encore la dette, on ne pourra pas faire d'avancée sociale majeure. Du coup on est les méchants de l'histoire."

Si l'on prend un peu de recul, l'action des socialistes ressemble à celle de la guerre, un "accélérateur de l'Histoire" selon Lénine. Dans les deux cas, il y a un grand raz-de-marée pour atteindre un but, mais qui laisse une plaie béante. La gauche gagne des batailles, et il appartient à leurs successeurs de droite de tout reconstruire derrière. Les gens veulent tout, tout de suite, alors les socialistes leur ont donné, en accélérant l'histoire. Mais à quel prix ?

Un double prix :

- la contraction d'une dette auprès d'autres pays, que l'on doit rembourser avec un crédit, dont on doit payer les intérêts... en prenant un autre crédit... dont on doit payer les intérêts... etc.

- l'habitude donnée aux Français d'obtenir quelque chose sans l'avoir mérité. Quand on leur a dit qu'ils travailleraient quatre heures de moins par semaine, les gens n'ont pas été plus impressionnés que cela. Ils trouvaient ça normal. Pourtant qu'y a-t-il de normal à cela ? Travailler moins en gagnant autant, il n'y a rien de plus anormal... Mais les Français ont été tellement chouchoutés par les socialistes qu'ils sont devenus des enfants gâtés.

Quand on ne les gâte plus, les Français sont scandalisés, et renvoient les décisions politiques des uns et des autres à leur simple volonté. "Les politiques sont tous des salauds !" C'est quand même incroyable, quand il n'y a plus d'argent, il n'y a plus d'argent ! Seulement voilà, certains, quand ils se retrouvent au café et que leur portefeuille est vide, disent "tu mets ça sur ma note". L'enfant de 2 ans, face au paquet de fraises Tagada vides, dit "encore". Quand ses parents cèdent à son caprice, on dit d'eux qu'ils sont irresponsables et qu'ils élèvent mal leurs enfants. Quand c'est la gauche qui fait ça, on dit "ils ont des idéaux."

Les socialistes sont de grands enfants qui ont tellement souffert de n'avoir pas assez de fraises Tagada par le passé qu'ils ont envie de gâter tout le monde pour compenser. En l'occurrence, c'étaient des enfants d'ouvriers qui se tuaient à la tâche pour un salaire de misère - c'est l'origine du mouvement socialiste, issu du prolétariat. Habitués à revendiquer un progrès social, qui était une question de survie au début du XXème siècle, ils ont gardé le pli, alors que nous n'en sommes plus là. Seulement voilà, la gauche est un peuple traumatisé qui voit le monde d'aujourd'hui avec leurs yeux embués d'avoir pleuré sur le sort de leurs parents et de leurs grands-parents ouvriers.

En voulant aller trop vite, en donnant aux gens des progrès qu'ils n'ont pas encore mérités, les socialistes ont infantilisé les Français. Aujourd'hui les gens ne veulent plus bosser, n'ont plus d'ambition, et moi le premier. J'ai ce sentiment, ancré au fond de moi, que la France me doit tout et que je ne lui dois rien; que je suis dans mon bon droit quand je dis que je devrais pouvoir travailler moins, gagner plus. Nous sommes beaucoup de flemmards attendant de gagner au loto; je me demande bien ce qui peut changer cet état d'esprit. Allez demander au riche héritier, qui n'a jamais eu besoin de bosser, d'aller bosser chez MacDo... Ainsi, très sincèrement, quand Sarkozy parle d'une France prochaine où l'ambition sera revenue, où les gens existeront par leur travail, où ils se lèveront plus tôt et voudront travailler plus pour gagner plus, j'ai beaucoup de mal à y croire. La gauche a fait de cette idée une utopie, en faisant triompher la sienne...

Mais il va bien falloir que ça s'arrête un jour, alors... Peut-être que si mes enfants naissent dans un monde où le mérite est redevenu quelque chose de logique, eux auront de l'ambition...

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Commentaires
S
Mon jugement ne passe bien sûr pas toujours avant mes sentiments, mais il me semble que quand on est homme politique, on doit précisément se montrer plus intelligent qu'émotif. A quoi servent les lois, les institutions, bref, l'Etat en général, sinon à constituer un cadre restrictif qui permette à tous les hommes, animaux les plus intelligents et donc les plus dangereux, de vivre ensemble, en contrariant leurs instincts et leurs émotions premières ?
G
pour poursuivre dans tes clichés que je reprends icic même : "il me semble que, comme chez beaucoup de gens de gauche, tes sentiments obscurcissent ton jugement", je dirai que comme chez beaucoup de gens de droite tu te la racontes pas mal dans le genre nous on fait mieux et vous, vous avez tout cassé avec vos réformes et vos idées de gauchos (mais avec de jolis mots donc c'est déjà ça). Si j'ai tout compris commme t'es de droite, à la différence des gens de gauche : Ton jugement passes avant tes sentiments ? Pas super glamour comme vie tout ça...
S
Quoi qu’il en soit, entre nous je trouve un peu facile de rétorquer « cet argument est pitoyable » sans en dire davantage… Ca n’apporte rien sinon l’expression agressive de ton désaccord. J’écris ici pour exprimer mes idées, et pas spécialement pour lancer un débat, mais si tu as des arguments, je veux bien les entendre. En revanche, ton désaccord pur et simple ne m’intéresse pas… On ne va tout de même pas entamer un concours de superlatifs sur mon blog ! Si je voulais vraiment chercher la petite bête, je jetterais un regard amusé sur l’émotivité que tu démontres dans ton commentaire, et la mettrais en parallèle avec ta façon d’analyser la politique… En l’occurrence, il me semble que, comme chez beaucoup de gens de gauche, tes sentiments obscurcissent ton jugement, jeune padawan.
S
L'héritage ? Mais quel héritage ?
N
Alors là, quitte à risquer les foudres de la Police de la Pensée et des Idées Conformes an Panslobodanisme, je rétorquerai : pitoyable argument que celui de l'héritage. <br /> Même S*rko ne le fait pas. C'est dire...
Slobodan le gentil dictateur
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