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Slobodan le gentil dictateur
9 septembre 2006

Un homme se livre

Il est 3h20 du matin. Ah, mince, si je mets l'heure qu'il est maintenant, vous pourrez déduire par l'heure du post le nombre invraisemblable de minutes dont j'ai besoin pour écrire un pauvre texte, le premier en une dizaine de jours qui plus est. A ce sujet, merci à ceux qui ont témoigné leur sympathie en ces temps de débauche alcoolique et sexuelle, qui laisse bien peu de place à l'épanchage virtuel.

Oui, je dis épanchage, non pas pour m'attirer les foudres d'une foule de fous académiciens, qui alors se fourvoieraient en essayant de me cultiver par quelque remarque désobligeante sur ma façon très personnelle d’exprimer le concept en question, mais pour annoncer le ton de ce texte, qui, comme l'annonce le titre d'une façon un peu Gala, voire Paris Match, encore que l'on pourrait aisément penser qu'il s'agit là de l'annonce plus commerciale d'un homme qui, lassé de son activité dans la société française, a décidé non seulement de se vendre à grande échelle, mais en plus, de venir sonner à la porte de ses acheteurs pour leur éviter d'avoir à se déplacer dans leur supermarché local, alors que, bon sang de bois, quelques kilomètres, ce n'est tout de même pas si cher payé pour avoir un Slobodan chez soi, merde (des jouets aussi polyvalents, il n'y en a pas tant que ça. Vous avez déjà vu des Playmobil inculpés pour violations des coutumes de guerre, ou un lego de crimes contre l'humanité ? Non, je ne crois pas ! Alors un petit effort, merde) contient une révélation importante sur la personnalité de votre serviteur.

Sur quoi vais-je donc m'épancher ? Question ma foi fort légitime à cette heure-ci de la soirée, tout autant qu'elle le serait à n'importe quelle autre heure d'ailleurs, et à laquelle, quoi qu'il en soit, je me ferai une joie de répondre dès que cette phrase semble-t-il interminable sera terminée. Ah ! Voilà qui est fait.

EPANCHAGE

Je reviens d'un dîner avec une ex que je n'avais pas revu depuis 4 ans. Et je m'aperçois en écrivant cette phrase, qu'il y a quelques années, j'aurais trouvé cette phrase hyper classe. Ah, c'est bon de se la péter un peu, avec le recul... Tous ces mecs que j'ai maudit à me parler de leur ex... "Oui, connard, parle-moi de tes ex, moi j'ai même pas une actuelle et je t'emmerde." Mais nous nous égarons.

Après un long repas de discussion, nous sommes arrivés à la conclusion que, pour qu'elle cesse d'être en situation de paumage, cette jeune fille doit :

- coucher avec un ami qu'elle connaît depuis 10 ans,

- coucher avec une fille.

Bon alors évidemment, lu comme ça, ça donne vraiment l'impression que je ne suis qu'un vieux pervers tachant de prodiguer la parole la plus vicieuse dans toutes les couches sociales de France. "Mais vous êtes fous", vous attendez-vous à m'entendre hurler en rythme avec un chapeau de garde forestier canadien et un drôle d'accent. Eh bien, non, je n'irai pas jusqu'à dire ça, puisque, de toute évidence, je suis en effet un pervers. Néanmoins, le dérangement non momentané de mon esprit n'est pas la seule raison de ces conseils en apparence simplement détraqués; il y a en effet également, pour justifier ces directives, le fait que tout un tas d'incertitudes viennent pour le moment perturber l'évolution de cette jeune fille : est-elle amoureuse de son meilleur ami ? Est-elle bi ? etc.  Or, j'ai tendance à penser qu'en cas de doute entre l'action et l'inaction, il faut plutôt pencher pour l'action. En effet, l'on vit plus facilement dans le remords que dans le regret. Car dans ce dernier sentiment, il y a une dimension d'incertitude sur les conséquences de l'action qui n'a pas été entreprise, incertitude que l'on peut, à son crépuscule, payer par le désespoir le plus inconsolable.

Exemple : Gédéon Gantrézéfikass se demande ce que ça lui ferait de manger un pruneau. Seulement voilà, il a entendu parler des vertus vigiliennes d'expulsion du fameux fruit. Dès lors, il hésite à manger ce pruneau, pourtant si beau, avec ses rides et sa peau toute collante. Deux choix s'offrent à lui :

CHOIX NUMERO 1 - Ne pas manger le pruneau. Dès lors, il mourra sans savoir si le pruneau lui aurait fait plaisir, et, sur son lit de mort, il pensera "mais mince, si je mangeais un pruneau, là, maintenant, peu m'importerait qu'il puisse accélérer mon transit intestinal, puisque j'ai peu de chances de vivre jusqu'à ma prochaine chasse d'eau. Seulement voilà, maintenant, il est trop tard; d'une part, je suis cloué à mon lit, incapable d'aller acheter le moindre pruneau; en outre, toute ma famille est autour de moi, à me regarder d'un air attendri, déjà nostalgique des moments que nous avons vécus ensemble, cherchant à voir encore ce qu'il y a de beau en moi pour garder une belle dernière image de leur arrière grand-père. Ils ont tous les larmes aux yeux, et attendent de ma bouche tremblante les derniers mots poignants d'une vie qui aura vu défiler tant d'événements tragiques et merveilleux. Alors évidemment, si je leur demande bêtement un pruneau, je risque de passer pour un con. Insensible, qui plus est. "Gnagnagna, grand-papy Gédéon, tu crois vraiment que c'est le moment ? Un peu de dignité, voyons !" Ah, si j'avais réalisé plus tôt qu'un jour, mes priorités changeraient au point que le désir d'un pruneau soit en tête de cette liste, je n'aurais pas hésité lorsque je fis face à ce fameux fruit... Quel con !"

CHOIX NUMERO 2 - Manger le pruneau. Dès lors, on peut diviser cette hypothèse en deux sous-catégories :

A - Manger le pruneau et trouver ça bon. Dans ce cas de figure, Gédéon a bien fait de goûter le pruneau, aucune discussion possible.

B - Manger le pruneau et trouver ça dégueulasse. Gédéon s'en mordra certainement les doigts, d'autant que, lorsque l'on lui avait parlé des effets laxatifs du fruit, il avait fait son beau, en prétendant qu'il en avait vu d'autres, pendant la guerre d'Indochine. "Nous, les petits gars, on bouffait des yeux de viêts à midi ! Et c'est pas ça qui m'avait filé la turista ! Vous, les jeunes, on vous file des macdo en pleine jungle... Allez, filez-moi ce pruneau ! Non, Ghislaine, pourquoi veux-tu que j'attende un peu avant d'aller marcher en forêt ?" Mais même de retour de sa marche, l'air penaud et son pantalon de camouflage à la main, Gédéon n'aura pas de regret. Il saura maintenant que le pruneau est mauvais, et qu'il ne vaut donc pas le coup d'alourdir le budget lessive de la maison. Il a certes vécu un moment difficile, mais il sait qu'il ne se demandera plus jamais si les pruneaux sont bons.

Le pruneau est un souci de moins dans sa vie, et il me semble qu'une minute de honte devant sa femme est toujours plus facile à effacer par encore quelques années de bonne vie, que quelques derniers mots chiants et minables prononcés devant toute sa famille.

Tout ça pour vous dire, mes chers amis, que je n'aime pas le pruneau. Oui, bon, d'accord, je n'en ai jamais mangé, mais avouez que ça a vraiment une sale gueule, ce truc, mais de toutes façons ce n'est pas le sujet, ne venez pas me chercher des noises. L'important, vous l'avez deviné, c'est d'agir, car bien souvent, on a pas le temps de réagir avant qu'il ne soit trop tard.

Ainsi, cette fille, avec qui, je vous le rappelle, j'ai dîné, saute de relation en relation depuis des années en passant régulièrement par la case "Et si mon ami Axel était LE bon ?" Elle se dit qu'elle tentera peut-être la chose quand les conditions seront optimales, mais il y a toujours une bonne raison pour ne pas le faire. Soit elle est embourbée dans une vieille relation de cul sans intérêt, soit elle a l'impression qu'en ce moment il n'a pas la tête à ça, blablabla. Seulement à force de se dire que l'occasion viendra, elle se retrouvera peut-être mariée en se posant toujours la même question.

D'où mon conseil, prodigué au beau milieu du restaurant avec force discrétion et élégance : "MAIS BAISE-LE, QU'ON EN FINISSE !!"

Notez que je suis quelqu'un d'altruiste. En effet, tel conseil n'entre pas dans le cahier des charges du mec hétéro obsédé par la conquête sexuelle, puisqu'en me mettant à jouer les psys, de bas étage peut-être, mais ça ne veut rien dire, beaucoup de praticiens travaillent au rez-de-chaussée pour la simple et bonne raison que c'est plus pratique pour les clients, d'abord, en tentant de l'aider à résoudre ses problèmes, je me mets en retrait par rapport à sa vie sexuelle. Ce qui est en contradiction totale avec mes pulsions premières. Ce qui est une excellente nouvelle ! Cela veut dire que, si j'ai décidément beaucoup de mal à sortir de mon personnage de mec hétéro frustré, je m'améliore.

Ne vous méprenez pas sur les motivations qui m'ont poussé à retrouver cette fille; je suis venu avec les meilleures intentions du monde, avec dans l'idée de la retrouver, de parler avec elle, d'évoquer le passé pour aplanir les choses et boucler une boucle. Ce qui a été fait, avec un brin d'émotion. Mais une fois que ça a été fait, je suis retombé dans mon travers historique, à savoir l'obsession. Elle a beaucoup parlé, de tout un tas de trucs; religion, politique, études, boulot, amour, amitié. J'ai fait tout ce que j'ai pu pour écouter, et la plupart du temps, j'y suis parvenu. Mais si l'on fait les comptes, j'ai dû passer 55 % du temps à l'écouter, 20% du temps à attendre la fenêtre pour placer une allusion salasse mais néanmoins subtile, et le reste du temps à essayer de me retenir de faire tout ce qui était en mon pouvoir pour lui faire comprendre que je l'aurais bien baisée une fois de plus. Mais il faut savoir se montrer adulte. Je suppose.

Et c'est là que je me livre, chers amis. Quand je parle à une fille, j'ai forcément l'une des trois pensées suivantes se frappant la tête contre l'intérieur de ma paroi céphalique:

- Comment faire pour la mettre dans mon lit ?

- Comment faire pour qu'elle ne termine pas dans mon lit ?

- Tiens, Maman est bien coiffée aujourd'hui.

Oui, je sais. C'est grave. Je m'attends principalement à des réactions de dégoût, voire d'agression. En revanche, j'ai un espoir : celui que, depuis leur nuage bloggosphérique, quelques mecs viennent me dire "Bravo Slobo d'avoir osé dire ce qui se passe dans ma tête !"

Aux autres, je dirais... Fuyez !! Fuyez tant qu'il en est encore temps !!

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Commentaires
N
Je suis sain de corps et d'esprit, mais jamais en même temps. C'est tout...
C
Plus osé que quoi? Que ce que je raconte?<br /> Je fais ce que je veux...avec mes cheveux, c'était une pub, ça non?<br /> En fait j'ai décidé de pas en garder beaucoup parce que sinon je suis vraiment trop belle et que ma vie est un enfer ;-)<br /> Spéciale dédicace à NicMo à l'esprit bien aussi tordu que le tien.<br /> N'y a-t-il que moi comme élément de public sensé, sain de corps et d'esprit de ce blog?
S
Carrie : Allons, on a bien vu quelque part ailleurs sur la bloggosphère que tu ne méritais pas de question capillaire... Ceci dit je trouve marrant que ton avatar soit plus osé, selon mon humble avis ;)<br /> <br /> Poulpe : en effet, le fait de coucher avec son ami n'a rien à voir avec les plaisirs saphiques... Alors de deux choses l'une : ou mes mains pleines du sang de mes esclaves ont ripé sur quelques touches de mon clavier (pas facile de taper et de fouetter en même temps), ou l'encre te coule dans les yeux, cher poulpe... <br /> <br /> Nicmo : d'aucuns t'auraient sans doute déjà enfermé dans les geôles du politiquement incorrect, mais, tu l'as compris, ici, tu es le bienvenu ! Tiens, je te nomme directeur du département des pensées sulfureuses et risquées en société. Je viendrai moi-même faire mon petit exposé sur les conséquences de la phrase "moi je pense que Sarko est pas un facho" dans un milieu de jeunes.
N
Donc nous somes un petit noyau de fidèles à disserter des intérêts du pruneau... <br /> Le pruneau, c'est délicieux. Voilà.<br /> Sinon, je ne pense pas "maman est bien coiffée", car dans le camp dont j'ai la charge, la discipline capillaire est assez stricte... donc elle est coiffée comme les autres.<br /> Mais plutôt : "à quoi elle ressemble quand elle jouit ?".<br /> Ce qui ne donne pas systématiquement envie de passer à l'acte, et c'est tant mieux. Mais c'est une pensée troublante dont j'ai du mal à me départir
P
Donc, tu as mangé avec ton ex. <br /> Que tu aurais volontiers traîné dans ton lit si ses pensées à elle ne traînaient pas vers Alex, et, par la même, vers les aventures saphiques (quel est le rapport avec Alex, je me le demande encore). <br /> Et les tiennes traînaillaient vers le pruneau. <br /> De quoi s'en coller un dans la tête. <br /> Mais l'effet aurait été quasi identique, avec épandage de matières naturelles qui auraient fusé, non par le trou de balle, mais par le trou causé par le pruneau. <br /> Slobodan, le choix est cornélien. <br /> Coucher ? Ne pas coucher ? Sucer le noyau de pruneau ?
Slobodan le gentil dictateur
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